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Une enquête du New York Time indique que le viol a été acté dans un article de l'organisation terroriste. D'après celle-ci, le viol serait "spirituellement bénéfique".

"Daech conserve une théologie du viol", a récemment titré le New York Times dans une enquête. En effet, légitimant l’acte grâce à une interprétation très particulière de l’islam, le groupe terroriste a décidé de se servir du viol comme d’une véritable arme de guerre. Les premières victimes sont les femmes appartenant à la minorité Yézidie, en Irak. Rukmini Callimachi, la journaliste du New York Time, a pu interviewer 21 d’entre elles, qui ont réussi à s’échapper de l’emprise de l'organisation.

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"Le viol systématique des femmes et des jeunes filles de la minorité religieuse yézidie est profondément mêlé à l’organisation et à la théologie radicale de l’Etat islamique depuis que l’organisation a annoncé cette année qu’elle relançait l’esclavage comme institution", a ainsi indiqué la journaliste. Effectivement, cet acte est désormais inscrit dans un article officiel de l’organisation, et est défini comme étant "spirituellement bénéfique". Les Yézidies en sont les premières victimes car considérées comme polythéistes, elles ont encore moins d’importance aux yeux de l’organisation que des femmes d'une autre religion.

5 270 femmes ont été capturées l'année dernière par Daech

La journaliste fait également référence à un véritable marché aux esclaves qui sévit dans le nord de l’Irak où les femmes sont échangées comme de la vulgaire marchandise. D’après elle, l’esclavage sexuel serait devenu un "outil de recrutement pour attirer les hommes de sociétés musulmanes très conservatrices, dans lesquelles le sexe sans attache est un tabou et le fait de se fréquenter interdit". Ce commerce des esclaves aurait débuté après la prise de Sinjar (nord-ouest de l’Irak) par Daech, en août 2014. Au total, 5 270 femmes yézidies auraient été enlevées l’année dernière, dont une majorité est toujours captive, rappelle Slate.

"L'organisation de l'Etat islamique est à la fois le fruit de l'anarchie politique et de l'ignorance religieuse que connaît le monde arabe en général", a analysé l’islamologue Mathieu Guidère pour le Figaro, ajoutant que "les pratiques de Daech sont unanimement condamnées par toutes les autorités religieuses musulmanes, toutes tendances confondues. C'est même la seule chose sur laquelle il existe un consensus par ces autorités et c'est assez rare pour être signalé, en particulier entre sunnites et chiites".

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