Impôts 2025 : pourquoi vous pourriez devoir de l’argent au fisc en septembre

Publié par Léonie Beauchamp
le 20/06/2025
Impôts
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En septembre, de nombreux Français découvriront qu’ils doivent encore de l’argent au fisc. Après deux années de remboursements massifs, le retournement de tendance s’annonce net. Le point.

L’impôt sur le revenu pourrait rapporter davantage que prévu à l’État en 2025. Une bonne nouvelle pour les finances publiques, mais une bien mauvaise surprise pour une partie des contribuables. Selon la note de conjoncture de juin de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le rendement de cet impôt va connaître une “forte hausse”, conséquence directe d’un phénomène inattendu : en 2024, les salaires ont progressé plus vite que l’inflation.

Si l’impôt est prélevé à la source, il repose sur une estimation. C’est à l’issue de la déclaration de revenus que l’administration fiscale ajuste les comptes. Et cette année, pour des millions de contribuables, l’ajustement se traduira par un reliquat à payer. Les services fiscaux confirment que si ce montant est inférieur à 300 euros, il sera prélevé en une fois le 25 septembre. S’il dépasse ce seuil, le règlement s’échelonnera en quatre prélèvements entre septembre et décembre.

Salaires en hausse, impôts aussi

Cette évolution tranche avec les deux années précédentes. En 2023 et 2024, les contribuables avaient eu la bonne surprise de recevoir un remboursement de la part du fisc. L’an dernier, 16 millions de Français avaient perçu un trop-perçu moyen de 908 euros, contre 844 euros pour 15 millions de foyers en 2023. À l’époque, la forte inflation n’avait pas été compensée par les augmentations de salaires.

Cette année, c’est l’inverse. D’après les chiffres de la Dares, les rémunérations du secteur privé ont progressé de 2,8 % en moyenne, alors que l’inflation (hors tabac) est restée contenue à 1,2 %. Le barème de l’impôt sur le revenu, lui, a été revalorisé selon cette inflation modérée. Résultat : de nombreux contribuables vont franchir des seuils d’imposition plus élevés sans que leur taux ait été mis à jour à temps. Et la conséquence directe est un impôt dû plus important.

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Des tensions budgétaires

L'impact de ce “rattrapage” fiscal ne se limitera pas aux comptes bancaires des contribuables. L’Insee anticipe également une baisse du taux d’épargne au second semestre 2025. Alors qu’il s’élevait encore à 18,7 % au printemps, il devrait chuter à 17,3 % sous l’effet conjugué des hausses d’impôts et des dépenses de rentrée.

Pour autant, cette dynamique positive pour l’impôt sur le revenu ne garantit pas un plein succès budgétaire pour l’exécutif. Dans le projet de loi de finances 2025, le gouvernement visait une hausse de 6 % de cette recette fiscale. Or, à fin mai, les chiffres montrent une augmentation plus modeste, de 3,2 % seulement. De quoi nourrir les doutes du rapporteur général du budget, Charles de Courson, qui appelle à plus de prudence dans les prévisions.
 

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