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Définitivement adopté fin décembre 2017 par le Parlement, le projet de loi de finances 2018 devrait permettre de diminuer de 7 milliards d'euros l'imposition des ménages et des sociétés cette année. De là à voir toutes vos factures s'alléger… Pas sûr.  

Taxe d’habitation, flat tax, ISF… Une fois n’est pas coutume, l’année 2018 s’annonce riche en mesures fiscales pouvant impacter de manière plus ou moins heureuse votre budget.

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La taxe d’habitation allégée de 30 %

Parmi elles, l’une des réformes les plus attendues n’est autre que celle de la taxe d’habitation. Laquelle taxe sera, dans un premier temps, réduite d’un tiers cette année. L’objectif : permettre aux ménages de réaliser une économie globale de 3 milliards d’euros en 2018. Deux autres baisses successives sont également prévues en 2019 et 2020. Elles aboutiront à la suppression totale de cette taxe pour les foyers concernés.

L’impôt sur la fortune immobilière remplace l’ISF

Entrée en vigueur ce 1er janvier 2018 en remplacement de l’ISF, l’IFI a pour but d’inciter les épargnants disposant de moyens conséquents à investir dans les entreprises. Si l’ISF touchait jusqu’à aujourd’hui 351 000 foyers dont le patrimoine financier et immobilier excédait 1,3 million d’euros, l’IFI se limite (principalement) à la taxation des biens immobiliers. Exit donc l’imposition des liquidités, actions, ou autres biens professionnels. Une aubaine pour quantité de ménages aisés même si, dans les faits, les députés ont également choisi d’augmenter l’imposition de certains biens de luxe à l’instar des grands bateaux de plaisance, des métaux précieux ou des voitures de sport.

La flat tax à la carte ?

Depuis le 1er janvier 2018, les revenus mobiliers, à l’exception du Livret A, du PEA ou encore de certains contrats d’assurance-vie de moins de 150 000 euros conservés plus de huit années, sont soumis à un prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % plus connu sous le nom de flat tax. Un impôt à taux unique décomposé en deux parties (17,2% de prélèvements sociaux et 12,8% d’impôt sur le revenu) qui concerne les intérêts, les dividendes, ainsi que certaines plus-values mobilières (reventes d’entreprise ou d’actions).

De fait, si cette réforme vise à simplifier la fiscalité du capital, elle pourrait bien surtout avantager les ménages les plus aisés. Lesquels ne sont désormais imposés qu’à hauteur de 30 % alors qu’ils étaient jusqu’à présent soumis à une taxation de 60,5 %. Selon votre situation, sachez que le gouvernement vous donne le choix. Si la flat tax vous pénalise plus qu’autre chose, il est encore possible de passer outre et de demander à être imposé sous l’ancienne formule.

La fiscalité énergétique mise à mal

D’un point de vue énergétique, la facture risque, pour le coup, de s’alourdir quelque peu. La TICPE (comprenez : la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) augmente à partir de 2018 de 2,6 centimes par litre de gazole pendant quatre ans. L’objectif étant de s’aligner, doucement mais sûrement, à celle de l’essence. Autre mesure énergétique mise à mal : le crédit d'impôt transition énergétique (CITE). Il pourrait totalement disparaître dans les lieux où le bénéfice environnemental s'avère faible.

Les avantages fiscaux immobiliers restreints

Côté logements, le dispositif Pinel ainsi que le prêt à taux zéro (PTZ) seront maintenus mais restreints à des zones spécifiques dites tendues pour ce qui est de l’avantage fiscal que constitue le Pinel, pendant deux années en zone B2 et C pour le PTZ.

La fraude plus durement sanctionnée

Si l’envie vous prend d’effectuer des versements douteux ou de placer vos économies sur des comptes opaques, prudence. En 2018, les sanctions envers les fraudeurs du fisc seront renforcées à coup de circonstances aggravantes. Vous pourriez même y perdre certains droits civiques.

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