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Théoule-sur-Mer, Nièvre, Lille… Partout en France, des propriétaires sont piégés par des squatteurs, qu’ils ne parviennent pas à déloger. Une fratrie marseillaise en paie également les frais depuis bientôt 2 ans. La maison d’enfance de Monique Faure, bientôt à la retraite, est en effet occupée sans son consentement depuis octobre 2018, rapporte France 3. Deux familles ont pris possession du bien, situé dans le 12ᵉ arrondissement de Marseille. La bâtisse a été construite et habitée par ses parents, Henry et Elisabeth Tirlot. A leur décès, Monique Faure, son frère et sa sœur en ont hérité.
Maison squattée à Marseille : "Je n’en peux plus"
Dépassée par la situation, la sexagénaire fait état de sa vive émotion : "Vous comprenez, je n'en peux plus, je suis à bout", avoue-t-elle à la chaîne locale, qui l’a contactée par téléphone. D’autant que ses parents, issus d’un milieu modeste, ont bâti la demeure "pierre par pierre, à la brouette et de leurs propres mains" en 1960, confie-t-elle. Les moments passés en famille dans ce terrain de 2000 m2 sont à ses yeux, très précieux.
"Même après le décès des parents nous continuions d'y aller. Mes enfants y ont grandi. Nous y avons encore des meubles, des biens, mais surtout tant de souvenirs", précise-t-elle.
Toutefois, huit ans après le décès de leurs parents, la famille décide, en octobre 2018, de mettre la maison en vente. Visiblement intéressés, des acheteurs assurent être prêts à signer "un vendredi, c’est important", détaille la sexagénaire. Or, lorsqu’ils demandent à effectuer une contre-visite, ils constatent la présence d’individus en train de s’installer dans la demeure...
Logement squatté à Marseille : un match OM/PSG à l’origine d’un long combat ?
Les potentiels acquéreurs préviennent alors immédiatement les propriétaires qui dénoncent l’occupation illégale de leur bâtisse au commissariat de police.
"Les squatteurs avaient cassé pour rentrer, ils l’ont d’ailleurs reconnu sans problème", explique Monique Faure. Problème, d’après la famille, les forces de l’ordre auraient refusé de prendre la plainte le dimanche en prétextant être débordés. Un match de l'OM contre le PSG est en effet prévu le jour-même au Stade Vélodrome. Les policiers demandent alors aux plaignants de repasser la semaine suivante, ce qui les contraints à dépasser le délai légal de 48 heures, pour dénoncer un squat…
Bien squatté à Marseille : un long combat
S'ensuit alors un long et pénible combat. En septembre 2019, soit un peu moins d’un an après, Monique Faure, son frère et sa sœur parviennent tout de même à obtenir une ordonnance du tribunal de grande instance. L’expulsion des squatteurs est demandée le même mois. Si les propriétaires pensaient être "tirés d’affaires", leur joie fut courte. En effet, un an après, les squatteurs sont toujours présents. Et ce, malgré des relances en février, mai et juillet 2020. "L'huissier relance et renvoie une demande d'expulsion tous les deux mois, sans aucun retour des autorités", déplore la famille.
Selon le maire du 11ᵉ et 12ᵉ arrondissements de Marseille, M. Ravier, "le 'problème' dans cette loi reste l'obligation de reloger les occupants, surtout s'il y a des enfants scolarisés, ce qui serait le cas dans la situation de Mme Faure".
Face à la recrudescence de cas, le gouvernement agit enfin. Les députés ont adopté le 17 septembre en commission, à l'unanimité, une mesure visant à simplifier l'expulsion de squatteurs. Cela afin de "faciliter la protection du droit de propriété" et de "lutter efficacement contre les squats de logement quel qu'il soit, résidence principale, secondaire ou occasionnelle", détaille l'amendement de Guillaume Kasbarian (LREM).