Cette banque va fermer de nombreuses agences : la liste des villes concernées

Le visage du paysage bancaire français est en pleine transformation. Depuis plus d’une décennie, les agences bancaires ferment leurs portes les unes après les autres. Ce mouvement, amorcé en douceur dès les années 2010, s’est fortement intensifié ces dernières années.

Entre 2010 et 2020, plus de 3 500 agences ont disparu. Et entre 2020 et 2023, près de 2 000 supplémentaires ont fermé, une baisse estimée à 5,5 % du parc national selon la Banque de France. Un chiffre qui pourrait encore croître dans les prochaines années, si la tendance actuelle se confirme. Notamment du côté de la Caisse d'Epargne, qui a annoncé la fermeture de 21 de ses agences.

Plusieurs raisons expliquent cette vague de fermetures. La première est l’évolution des usages. La majorité des clients effectuent désormais leurs opérations bancaires en ligne, depuis un ordinateur ou un smartphone, ce qui réduit considérablement la fréquentation des agences physiques. Cette numérisation massive des services, considérée comme une modernisation inévitable par les établissements bancaires, a profondément modifié la relation entre les banques et leurs clients.

La deuxième cause est d’ordre économique. Les banques, soumises à une forte pression sur leur rentabilité, cherchent à réduire leurs coûts de fonctionnement. Or, une agence physique représente une dépense importante : local, personnel, maintenance, sécurité... C’est donc souvent dans les zones les moins rentables, en particulier les zones rurales ou faiblement peuplées, que les fermetures s’opèrent en priorité.

Enfin, la montée en puissance des banques en ligne, sans guichet et au fonctionnement entièrement digital, a changé la donne. Moins chères, souvent plus réactives, elles séduisent une part croissante de la population, en particulier les jeunes actifs.

Pourtant, malgré ces fermetures, la France reste le pays de la zone euro comptant le plus grand nombre d’agences bancaires par habitant. En 2023, on dénombrait encore près de 492 agences pour un million d’habitants. À titre de comparaison, l’Allemagne en compte 231 et l’Espagne 371. Mais ce chiffre élevé masque de fortes disparités territoriales. Les grandes agglomérations sont encore bien desservies, tandis que de nombreuses communes rurales se retrouvent aujourd’hui sans guichet bancaire.

Les personnes âgées impactées

Ce phénomène a un impact très concret sur le quotidien de nombreux Français, en particulier les plus âgés. Pour les seniors, la fermeture de l’agence de leur commune peut représenter une véritable difficulté. Beaucoup ne sont pas à l’aise avec les outils numériques, ou préfèrent le contact humain pour gérer leurs finances. Aller voir son conseiller, poser des questions de vive voix, retirer de l’argent en sécurité : autant de services qui deviennent moins accessibles. Par ailleurs, la raréfaction des distributeurs automatiques de billets dans certaines zones rend les opérations courantes plus complexes, en particulier pour les personnes isolées ou peu mobiles.

D’ici 2027, les experts estiment que jusqu’à 20 % du réseau actuel pourrait disparaître, soit entre 2 700 et 6 700 agences. Ce mouvement, considéré comme inévitable par les grandes banques, pose néanmoins la question de l’inclusion financière. Comment garantir à tous les Français, quel que soit leur âge ou leur lieu de résidence, un accès simple et équitable à des services bancaires de base ?

Face à cette mutation, certaines banques commencent à proposer des solutions d’accompagnement pour les publics les plus fragiles, notamment des ateliers pour apprendre à utiliser les outils numériques, ou des services de conseil à distance avec assistance téléphonique. D’autres envisagent des alternatives, comme des camions-banquiers itinérants, des partenariats avec La Poste ou la mise en place de "tiers-lieux" bancaires mutualisés entre plusieurs établissements.

Découvrez dans notre diaporama les agences bancaires de la Caisse d'Epargne concernées par ces fermetures.