Epargne retraite : les graves défauts du PERIllustrationIstock
Trois ans après son lancement, le plan d'épargne retraite (PER) séduit de plus en plus les Français. Malgré ses nombreux avantages, il cache quelques faiblesses…

Des "débuts spectaculaires" ! Selon Bruno Le maire, le succès du nouveau plan d’épargne retraite (PER), lancé il y a trois ans, est dû à sa grande accessibilité et aux avantages fiscaux, qu’il offre. Les sommes versées sur ce placement durant une année donnée sont en effet déductibles des revenus imposables de la même année, dans la limite d’un plafond global établi pour chaque membre du foyer fiscal. La réduction peut se monter jusqu’à 32 909 euros pour un salarié.

D’après Meilleurtaux.com, plus de 4,3 millions de Français ont ainsi souscrit un PER, entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2021. L’encours total atteignait fin avril 2022 39 milliards d’euros.

Souscriptions, dépôts… L’engouement est d’ailleurs resté fort au 1 er trimestre. 592 000 souscriptions supplémentaires et 9,3 milliards d’euros de versements ont été enregistrés pour le seul mois d’avril, rapporte Mieux vivre votre argent.

PER : gare aux frais !

Malgré ses atouts, le PER est sujet aux critiques. Notamment à cause de ses frais trop élevés et de son manque de transparence. Ce qu’a reconnu le ministre de l’Économie. Le montant des frais, qui peuvent être mal indiqués, est problématique. C’est la raison pour laquelle depuis le 1er juin 2022, les producteurs et distributeurs de PER et d’assurances-vie doivent indiquer les frais sur leur site internet. En moyenne, les frais d’adhésion oscillent entre 20 à 50 euros, et les frais de versement entre 0% et 5%.

Autre défaut, est non des moindres, selon Thomas Carbonnier, avocat associé du cabinet EQUITY AVOCATS : "Le PER est pensé sur toute une vie active. Dès lors, je ne vois pas comment un tel placement pourrait être adapté. Dans trente ans, la vie de quiconque aura souscrit un PER aura mécaniquement changé. Il aura peut-être eu besoin de casser la tirelire à la suite de bouleversements inattendus, comme la naissance d’un enfant ou un changement de statut marital, par exemple. Parce que tout ceci est très difficile à prévoir, il ne me semble pas pertinent de bloquer son épargne aussi longtemps", juge-til.