
Une banque américaine a récemment dévoilé la génération qui deviendra la plus riche d'ici à 10 ans. Ce ne sont pas nécessairement les plus âgés qui détiendront ce titre.
Depuis trois semaines, la cour criminelle du Morbihan se penche sur les agressions sexuelles et les viols commis par Joël Le Scouarnec lorsqu'il exerçait à la clinique du Sacré-Cœur de Vannes.
Joël Le Scouarnec a exercé pendant dix ans, de 1994 à 2004, après onze années passées à la clinique de Loches (Indre-et-Loire). L'enquête a révélé que son départ de cet établissement s'était fait dans la précipitation, sans qu'aucune raison officielle ne soit avancée.
Ce mardi 12 mars, le personnel soignant s'est exprimé à la barre, affirmant n'avoir jamais été au courant des agissements de l'ancien chirurgien. "On est tous sidérés de n'avoir rien vu", confie Christophe M., anesthésiste-réanimateur ayant travaillé sept ans aux côtés du chirurgien, entre 1997 et 2004, rapporte France info.
Lors de son audition, l'ancien directeur de la polyclinique vannetaise, Laurent D., a fait part de son "écœurement" face à ce qu'il qualifie de "trahison". "On avait le souci d'accueillir tous les gens, de quelques milieux sociaux qu'ils soient : c'était une démarche sociale, prévue par la charte qu'on avait avec les religieuses à qui appartenait la clinique", a-t-il déclaré.
Les anciens collègues du chirurgien décrivent un médecin compétent, sans histoire, qui inspirait confiance. "On est là pour soigner les gens, pas pour les détruire psychologiquement", a insisté Christophe M. lors de son témoignage. "Je n'ai jamais eu connaissance d'agressions sexuelles, de gestes non médicaux, ni entendu dire que quelqu'un en avait vu." Siobhan B., infirmière ayant assisté Le Scouarnec lors de ses interventions, partage ce sentiment : "Nous, en tant qu'infirmières, on ne passe pas tout notre temps à regarder les gestes de chaque chirurgien."
Pourtant, les révélations accablantes issues des carnets du chirurgien décrivent des actes sexuels imposés à des mineurs sous anesthésie ou au cours de prétendus examens médicaux. Des actes qui auraient été perpétrés en salle d'opération ou dans les chambres des patients. Face à ces accusations, les soignants peinent à expliquer comment de telles horreurs ont pu se produire sans qu'aucun signal d'alarme ne soit donné. "Personne ne comprend", a confié l'anesthésiste, soulignant qu'en salle d'opération, "le chirurgien arrive le dernier et repart le premier, dès qu'il a refermé la plaie".
Pour les victimes, ce silence est assourdissant. "Une omerta des équipes médicales et une mise en cause totale lorsque apparaît Christelle en visio depuis la Suisse", rapporte Europe 1. Opérée de l'appendicite à 9 ans, elle redoutait chaque soir la visite du chirurgien, qui prétendait procéder à des examens médicaux.
"Je ne lâcherai pas cette petite fille de 9 ans que j’étais au moment des faits. Car le meilleur est devant moi", confie-t-elle. Sa mère avait pourtant alerté le personnel soignant, mais en vain. Aujourd'hui, la famille vit avec le sentiment que personne n'a voulu voir, ni entendre.
Pour rappel, Joël Le Scouarnec sera jugé jusqu'au 20 juin. Il encourt jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.