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Joël Le Scouarnec : son immense collection fait froid dans le dosLafargue Raphael/ABACAabacapress
Depuis le 24 février dernier, l'ancien chirurgien Joël Le Scouarnec est jugé pour des viols et agressions sexuelles sur près de 300 victimes. Poupées, journaux intimes, revues… retour sur ces éléments glaçants dans l'affaire.
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Ce lundi 10 mars s’est ouvert la troisième semaine du procès de Joël Le Scouarnec, l’ancien chirurgien jugé pour des viols et agressions sexuelles sur 299 victimes, essentiellement mineures au moment des faits. 

Pour cette nouvelle semaine d'audience, la cour criminelle du Morbihan a entendu la toute première victime de l’ex-chirurgien, Alexandra, la nièce de l’accusée, aujourd’hui âgée de 47 ans. Elle est la fille de la sœur de Marie-France, l'ex-épouse de Joël Le Scouarnec. Cette dernière accuse son oncle d’avoir abusé d’elle dès l’âge de 5 ans, bien avant les dates mentionnées lors de ses interrogatoires, soit vers 1982 ou 1983.

“Elle a été l'élément déclencheur”

Le pédocriminel a confié que son attirance pour les enfants avait commencé avec sa nièce. Au même moment, son couple battait de l’aile. "Mon attirance pour les jeunes enfants s'est déclenchée avec ma nièce, cela devait être en 1985 ou 1986. Elle était très câline, elle venait sur mes genoux. Mes relations avec mon épouse étaient dégradées. J'ai reporté ma sexualité sur cette petite fille", ajoutant: "Elle a été l'élément déclencheur", rapporte Nice-Matin.

Des "registres de l'horreur"

L’un des éléments les plus glaçants de cette affaire réside dansles journaux intimes de Joël Le Scouarnec. Dans ces carnets, retrouvés lors d’une perquisition en 2017, il note soigneusement le nom, l’âge et l’adresse de ses victimes, ainsi que les sévices qu’il leur a infligés. Ces documents, qualifiés de “registre de l’horreur”, révèlent l’ampleur de ses crimes commis entre 1989 et 2014 dans divers établissements hospitaliers de l’ouest de la France.

Une collection macabre

Le tribunal a également été confronté à la découverte d’un placard rempli de revues pédopornographiques et de poupées utilisées à des fins sexuelles. Une révélation qui interroge sur l’ignorance supposée de son ex-femme. “C’était sa suspicion qui était pour moi un cataclysme”, a-t-il expliqué à la cour, tentant de minimiser l’impact de ces découvertes sur leur relation conjugale.

Vidéo du jour

Des penchants pédocriminels dont Marie-France Le Scouarnec, son ex-femme, affirme n’avoir jamais eu connaissance. “Je n’étais pas au courant de ses penchants, de ses poupées. Je n’ai eu connaissance de ses cahiers qu’après son interpellation”, déclarait-elle début février dans une interview à Ouest-France. Toutefois, des écrits de l’accusé datant de 1996 sèment le doute : “Elle sait que je suis pédophile”, écrivait-il dans ses carnets.

Jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle 

Si Joël Le Scouarnec a reconnu une partie des faits, la question de la responsabilité de son entourage reste en suspens. Trois nièces et une amie de la famille ont dénoncé le silence de l’ex-épouse. La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a également regretté que les premiers signalements n’aient pas été transmis à la justice plus tôt.

Le verdict du procès est attendu pour le 6 juin. Joël Le Scouarnec risque jusqu’à 20 ans de réclusion pour des crimes d’une ampleur rarement vue en France.