Après plus de 5 ans de travaux, la cathédrale la plus célèbre du monde va rouvrir ses portes au public. Dès le 8 décembre, elle sera à nouveau accessible aux visiteurs, mais pas dans n'importe quelles...
La première victime de Taha O., suspecté du meurtre de Philippine, a adressé une lettre poignante à l’AFP, relayé par Le Parisien. Cette jeune femme, étudiante à l’époque des faits, a été violée par Taha O. lors “d’une sauvage agression de 90 minutes en 2019 dans la forêt de Taverny (Val-d’Oise)”, raporte Le Parisien. Après sa plainte, l’agresseur, âgé de 17 ans au moment des faits, avait été condamné à sept ans de prison.
Sa prise de parole soulève de nombreuses questions sur la récidive des criminels sexuels et la défaillance du système judiciaire. “Je suis la première victime de Taha O. Je pense à Philippine et à sa famille, et je suis immensément triste. J’aimerais les réconforter, la réconforter, mais je ne fais face qu’au vide insupportable laissé par sa mort”, écrit-elle.
“J’ai tout fait pour que ce qui m’est arrivé ne se répète pas. J’ai porté plainte pour que le viol que j’ai subi soit nommé et reconnu, que mon agresseur soit reconnu coupable et moi, victime. J’ai tenu bon pendant les deux ans d’enquête, d’instruction et de procès en me disant que ma démarche protégerait d’autres femmes.”
Les défaillances d’un système pénitentiaire pointées du doigt
Dans sa lettre, la victime interroge les raisons pour lesquelles Taha O., condamné à sept ans de prison pour viol, a pu récidiver. Libéré après avoir purgé sa peine, il est soupçonné d’avoir commis un meurtre en Suisse. “Pourquoi le système pénitentiaire a-t-il failli à prévenir cette récidive ?” s’indigne-t-elle. Le cri du cœur de cette jeune femme révèle une faille majeure dans la prise en charge des violeurs et questionne l’efficacité des peines infligées.
"La dangerosité de Taha O. était connue. Un homme qui viole une femme est dangereux. Qu’il soit inconnu de sa victime ou son mari, qu’il soit étranger ou français, que le viol ait eu lieu dans une forêt ou dans un appartement conjugal. Le viol est un crime. Il est le radical de la violence, il contient en son sein une négation de l’autre, de son droit à être et à exister."
Une OQTF non exécutée
L’agresseur de la première victime aurait dû quitter le territoire français après sa condamnation. Cependant, l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) n’a pas été exécutée, un manquement que la jeune femme dénonce fermement. Elle souligne la nécessité d’éclaircir les raisons de cette défaillance. “Philippine aurait pu être ma sœur”, déclare-t-elle, mettant en avant l’urgence d'une révision des mesures de prévention de la récidive, au-delà des frontières nationales.
Elle questionne l’absence de dispositifs de coopération internationale pour prévenir de telles tragédies, appelant à une action collective et à un engagement qui ne s’arrête pas aux portes des pays.
Un appel à la création d’une commission d’enquête
Pour terminer, la victime lance un appel pour la création d’une commission d’enquête sur la prévention de la récidive des crimes sexuels. “Quelles mesures de prévention sont prévues et mises en place dans les centres de détention ?” interroge-t-elle, réclamant des réponses sur l'efficacité des programmes de réinsertion et des mesures de protection des victimes.
La lettre de cette première victime est un appel à la responsabilité collective. Elle souligne l’importance de ne pas fermer les yeux sur les dysfonctionnements qui permettent à des criminels de récidiver et de commettre l’irréparable.