La gendarmerie nationale a annoncé qu’elle n’était pas en mesure de payer les loyers de ses locaux et de ses logements de fonction dans plusieurs départements. En cause, un manque de trésorerie notamment à...
De gigolo à maître chanteur. Outre-Rhin, le nom d'Helg Sgarbi est connu pour être celui d'un véritable Dom Juan qui a passé plusieurs années à courir après des femmes riches et influentes pour leur soutirer des millions d'euros. Ancien gigolo, il a été condamné à six ans de prison en 2009 pour "escroqueries, tentatives d'escroquerie et chantages" devant le tribunal de Munich, en Allemagne. Il risquait jusqu'à dix ans de réclusion criminelle.
Le criminel, qui est passé aux aveux, a évité à ses victimes le déplacement au procès. Au moment de rendre sa décision, le président du tribunal Gilbert Wolf avait jugé "assez clair" que les femmes ayant été prises pour cibles ne souhaitaient pas se déplacer ni prendre la parole face à leur offenseur.
Et pour cause : l'escroc séduisait des femmes célèbres et fortunées, mentait sur son identité et filmait ses victimes pendant leurs ébats sexuels... Avant de leur demander de l'argent pour diverses raisons, et même de les menacer de divulguer leurs clichés intimes si elles ne cèdent pas. Susanne Klatten, discrète femme d'affaires et figure féminine la plus fortunée d'Allemagne, figure parmi les cibles d'Helg Sgarbi.
Coup de foudre, vidéos intimes... Le mode opératoire d'Helg Sgarbi
Pour appâter de riches héritières, Helg Sgarbi, qui était un vendeur de poulets dans une enseigne de restauration rapide, se faisait passer pour un émissaire spécial du gouvernement suisse pour les zones de guerre. Un "James Bond" helvétique, en somme. Il faisait mine de parler plusieurs langues, envoyait des lettres d'amour à ses victimes, et étudiait avec attention les désirs et les passions des femmes qu'il convoitait pour mieux les séduire.
L'escroc rencontre Susanne Klatten, héritière de la famille Quandt en juillet 2007 dans un bar d'hôtel suisse. Mariée et mère de trois enfants, la quarantenaire repousse une première fois ses avances... Avant d'y céder un mois plus tard, quand le Dom Juan débarque sur son lieu de vacances dans le sud de la France. Le menteur sait user de ses charmes, se montre avenant, bien élevé, passionné et, surtout, aimant : au cours des semaines où ils ont été séparés, Helg Sgarbi n'a eu de cesse de téléphoner à sa cible pour lui dire qu'il était éperdument tombé amoureux d'elle.
Peu de temps après, le couple illégitime se retrouve dans un hôtel de Munich. En plein ébats sexuels, Helg Sgarbi filme son amante sans qu'elle ne s'en rende compte, avant de s'enfuir en prétextant un voyage d'affaires aux Etats-Unis. Trop tard pour la blonde aux yeux bleus, déjà coincée dans l'engrenage...
Helg Sgarbi : le "Seven Up" offert par Susanne Klatten
Quelques jours plus tard, le mystérieux Helg Sgarbi refait surface et téléphone à Susanne Klatten. A l'hôtel de l'aéroport de Munich, il retrouve sa dulcinée et se confie à elle : il aurait renversé une petite fille dans un accident de voiture à Miami, et doit verser dix millions d'euros de dédommagement à la famille pour éviter le procès. Seulement voilà : il n'a pas réussi à réunir plus de trois millions d'euros, et demande à son amante de l'aider à compléter cette coquette somme.
Hésitante, la riche héritière croit à son mensonge et finit par accepter de l'aider par amour. Elle lui livre un "Seven Up", le nom de code imaginé par le couple pour nommer le carton de déménagement contenant sept millions d'euros en billets de 500. Très vite, Helg Sgarbi se veut rassurant et lui confie que tout est arrangé avec les avocats américains.
Ravi d'avoir réussi un coup à sept millions d'euros, Helg Sgarbi ne compte pas s'arrêter là et demande à son amante de quitter son mari pour s'installer avec lui... Et lui offrir 290 millions d'euros pour assumer sa vie bien remplie.
La revanche d'une femme discrète
Quand Helg Sgarbi demande à Susanne Klatten de quitter son mari pour elle, il est déjà trop tard. La riche héritière a déjà tout avoué à son homme, qui avait des suspicions après avoir aperçu un échange sur le téléphone portable de sa femme.
Persuadé que la discrétion de l'héritière l'empêchera de porter plainte, l'escroc tente le tout pour le tout : il lui envoie une enveloppe avec des photographies d'elle prises lors de leur première nuit d'amour... Et lui demande sept "Seven Up", soit 49 millions d'euros, pour ne pas divulguer les vidéos aux médias. Par la suite, il baisse le prix de la rançon et réclame 14 millions d'euros.
En janvier 2008, Susanne Klatten se décide à porter plainte contre son maître chanteur pour escroquerie. Elle explique avoir été fascinée par le côté aimant et avenant d'Helg Sgarbi.