Cédric Jubillar incarcéré depuis un an : "Tout est contestable, tout est critiquable", regrette son avocatAFP
INTERVIEW. Le 18 juin 2022, cela fera un an que Cédric Jubillar a été mis en examen pour homicide volontaire sur conjoint, suite à la disparition de sa femme, Delphine. Son avocat, Maître Jean-Baptiste Alary, revient sur cette année de détention.
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Un an et demi après la disparition de Delphine Jubillar, le mystère reste entier. Les enquêteurs travaillent, depuis plusieurs mois, sur un scénario selon lequel le mari de l'infirmière, Cédric, l'aurait tué lors d'une dispute conjugale dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Le père de famille a été placé en garde à vue le 16 juin dernier, avant d'être mis en examen deux jours plus tard pour homicide volontaire sur conjoint.

Jeudi 9 juin 2022, l'artisan plaquiste s'est présenté à une nouvelle audience de remise en liberté à huis clos durant laquelle le juge fut "très à l'écoute", selon les mots de l'un des avocats du suspect, Maître Jean-Baptiste Alary. Pour Planet, l'homme de loi est revenu sur cette première année de détention.

Cédric Jubillar : "L’accusation est incapable de démontrer sa culpabilité", insiste son avocat

Au sujet des indices "graves et concordants" avancés par le procureur de la République de Toulouse, Maître Jean-Baptiste Alary répond : "Chaque élément avancé par l’accusation peut faire l’objet d'une contestation (...) tout est contestable, tout est critiquable". "Ce que l’on dit, c’est que son innocence ressort du fait que l’accusation est incapable de démontrer sa culpabilité", poursuit l'homme de loi, soulignant que "l'accusation que l'on porte" à l'encontre de son client "est fausse".

Ces dernières semaines, le témoignage d'un ancien co-détenu de Cédric Jubillar a bousculé l'affaire : ce père de famille, habitué des prisons, aurait reçu des confidences des plus troublantes de la part du mari de Delphine...

Cédric Jubillar : les confidences de son voisin de cellule

Comme nous vous le racontions dans un précédent article, le voisin de cellule de Cédric affirme que ce dernier "lui aurait raconté avoir tué sa femme avant de dissimuler son corps dans une ferme brulée".

Dans les colonnes du Parisien, l'homme condamné à de multiples reprises ajoute : "Il me demandait des détails sur l’enfouissement de cadavres… Il s’inquiétait de la possibilité qu’un corps enterré finisse par être découvert à cause des intempéries ou des animaux. C’est là qu’il me dit que le corps de sa femme est enterré pas loin d’un endroit qui a brûlé. Il me parle aussi de deux grands arbres, sans donner plus d’explications”. Qu'a à répondre l'avocat du suspect ?

Cédric Jubillar : "Il a répondu par l'absurde à un matraquage de questions"

Questionné par Planet sur le sujet, Maître Jean-Baptiste Alary déclare que son client "a toujours dit avoir répondu par l'absurde à un matraquage de questions", fatigué d'essuyer les mêmes questions en permanence. "Il a raconté la même chose à Séverine (sa nouvelle compagne, NDLR) et à son codétenu", rappelle l'homme de loi.

Les déclarations du voisin de cellule de Cédric Jubillar "ont fait l"objet de d'investigations coûteuses, longues, qui n'ont rien donné", poursuit-il. "Il a fait des déclarations très précises sur l'endroit où reposerait le corps de Delphine, on a retourné des centaines de mètres carré de terrain, il a raconté n'importe quoi", conclut l'avocat.