Attaque sur l'Île d'Oléron : pourquoi la piste terroriste a été écartée
Mercredi 5 novembre, l’île a été le théâtre d’une attaque à la voiture-bélier qui a choqué le pays. Les faits se sont déroulés vers 8h45 du matin, lors d'une course-poursuite de trente-cinq minutes entre Dolus-d'Oléron et Saint-Pierre-d'Oléron. Au total, cinq personnes ont été fauchées dont deux grièvement blessées.
Selon les dernières informations de L’Internaute, leur pronostic vital n'est plus engagé. L’affaire a rapidement conduit à l’ouverture d’une information judiciaire pour "tentatives d’assassinat" par le parquet de La Rochelle, qui a retenu la préméditation, notamment en raison de la présence d'une bonbonne de gaz et d'une lame de couteau de 35 cm dans le véhicule.
Une conversion récente à l’islam
Le suspect, un homme de 35 ans nommé Jean G., est un individu de nationalité française, inconnu du fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Il est connu localement pour des délits de droit commun et des comportements instables liés à une polytoxicomanie. Il a d’ailleurs été testé positif au cannabis au moment des faits.
Lors de son interpellation, il aurait crié "Allah Akbar" et affirmé agir sur "ordre d'Allah", après une conversion récente à l'islam "seul avec l'aide des réseaux sociaux", précise Le Figaro. Bien que des objets à connotation religieuse aient été retrouvés à son domicile, aucun lien n’a été établi avec la propagande djihadiste ni avec une organisation terroriste selon les investigations.
Pour l’heure, le Parquet National Antiterroriste (PNAT) ne s'est pas saisi du dossier. “Il n'est pas contesté que les faits sont effroyables, qu'il y avait, en tout cas du côté de l'appréciation du parquet, une intention de causer des morts, mais ce n'est pas un critère suffisant pour la compétence du PNAT”, explique Arnaud Laraize, le procureur de la République de La Rochelle, sur ICI.
Un profil instable
Une expertise psychiatrique a en effet conclu que le suspect présentait des "propos manquant de cohérence" et des "troubles de la personnalité" aggravés par sa consommation de cannabis. Le procureur de la République a précisé que le suspect “a seulement subi un examen psychiatrique”, effectué “dans le temps de sa garde à vue”, une procédure “plus rapide qu’une expertise psychiatrique pratiquée lors d’une instruction ou d’une enquête”.
Le médecin a relevé “un trouble de la personnalité marqué par des conduites addictives” et décrit Jean G. dans “un état limite, le fameux borderline, qui décrit la personnalité de l’auteur”. Selon le psychiatre, “il n’y a pas d’abolition du discernement, mais une altération du discernement”, ce qui signifie que le suspect “est partiellement responsable de ses actes” et “qu’il bénéficiera, le cas échéant, d’une diminution de peine si la cour d’assises l’estime nécessaire”.
Le procureur a enfin précisé que “d’autres expertises psychiatriques vont être diligentées dans le cadre de l’instruction” ouverte ce vendredi matin.