Éducation nationale : comment lire la fiche de paie ?
Oubliez la simplicité apparente du secteur privé où l'on parle de "salaire brut". Dans la fonction publique, le cœur de votre rémunération est le "traitement", un terme qui obéit à des règles de calcul bien spécifiques. Une fois ces mécanismes assimilés, votre bulletin de paie n'aura plus de secrets pour vous. Suivez le guide.
Traitement indiciaire brut : comment est-il vraiment calculé ?
La première erreur serait de chercher un salaire de base en euros. La base du calcul du traitement brut des enseignants repose sur une formule simple : il faut multiplier votre Indice Majoré (IM) par la valeur du point d'indice. Cet IM est un nombre de points attribué en fonction de votre corps (professeur des écoles, certifié, agrégé…), de votre grade et de votre échelon. La valeur du point, quant à elle, est fixée par décret et s'élève à 5 907,34 € annuels bruts pour l'indice 100 depuis juillet 2023. On comprend donc l'impact direct de l'indice majoré sur le salaire net : plus il est élevé, plus la rémunération augmente.
Une autre ligne qui suscite des interrogations est le "Transfert primes/points" (TPP). Il s'agit d'une déduction qui apparaît sur la fiche de paie. La signification du transfert primes points TPP est purement comptable : cette retenue compense l'intégration d'une partie des anciennes primes dans le traitement indiciaire, une mesure issue de la réforme des carrières (PPCR).
Quelles sont les primes qui complètent le salaire ?
Le traitement indiciaire brut ne constitue que le socle de la rémunération. S'y ajoutent de nombreuses indemnités qui varient selon votre situation. Les plus connues sont l'ISAE (Indemnité de Suivi et d'Accompagnement des Élèves) pour les professeurs du premier degré, et son équivalent dans le second degré, l'ISOE (Indemnité de Suivi et d'Orientation des Élèves). L'explication de l'indemnité ISOE ou ISAE est simple : il s'agit d'une prime fixe pour le suivi des élèves, dont la part fixe s'élève à 2 550 € bruts annuels depuis 2024.
D'autres primes viennent compléter ce montant. C'est le cas de la prime d'attractivité, aussi appelée "prime Grenelle", destinée à revaloriser les débuts de carrière. S'y ajoutent des indemnités pour missions complémentaires, comme celles liées au "Pacte" enseignant, ou encore l'indemnité de résidence, calculée selon votre commune d'affectation, et le Supplément Familial de Traitement (SFT) si vous avez des enfants à charge.
Du brut au net : quelles sont les cotisations prélevées ?
Une fois le traitement brut et les indemnités additionnés, plusieurs lignes de cotisations viennent diminuer le montant. Pour comprendre la retenue pension civile (PC), il faut la voir comme la cotisation retraite spécifique aux fonctionnaires titulaires. Son taux est de 11,10 % et elle est prélevée sur le traitement indiciaire brut.
Viennent ensuite les prélèvements sociaux obligatoires : la Contribution Sociale Généralisée (CSG), dont le taux total est de 9,2 %, et la Contribution au Remboursement de la Dette Sociale (CRDS). Une fois ces cotisations déduites, on obtient le "net à payer avant impôt". La différence entre le net à payer avant impôt et le montant final viré sur votre compte s'explique par le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu, dont le taux est personnalisé.