À partir de cet âge, vous êtes considéré trop “vieux” pour une embauche

Publié par Rédaction
le 14/05/2025
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3 minutes
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Dans le monde professionnel, on est souvent considéré comme senior bien plus tôt que dans la société, comme le révèle la dernière enquête de l’Unédic. Explications.

35 %. C’est le nombre de personnes âgées de 60 à 64 ans  qui sont encore en activité en France. Et ce chiffre est nettement inférieur à celui de nos voisins allemands, où le taux s’élève à 61 %. Le 29 avril dernier, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a lancé un grand colloque dédié à l’emploi des 50 ans et plus avec pour objectif de “changer les pratiques, changer la loi et changer les regards” sur ces “salariés expérimentés”. 

“Depuis les années 1980, nous nous sommes trop souvent accommodés de voir des femmes et des hommes sortir du marché du travail dès 50 ans. C’est un immense gâchis humain, social, et économique”, avertissait-elle lors de cette présentation. 

Publié ce mardi 13 mai, le dernier volet de l’enquête “Le travail en transitions”, menée par le cabinet Elabe pour l’Unédic, l’organisme chargé de la gestion de l’assurance chômage, confirme cette idée. Et le constat est préoccupant : les préjugés à l’égard des salariés dans le monde professionnel restent largement répandus.

Seniors et fin de carrière : entre inquiétudes et reconnaissance des atouts

Dans la perception générale, on devient “senior” à partir de 57 ans. Mais dans le monde de l’entreprise, cette étiquette est attribuée plus tôt : dès 52 ans, selon les actifs interrogés. D’autant qu’un salarié sur quatre a dépassé cet âge. “Pour le dire autrement, de 52 ans à la retraite, c’est aujourd’hui un quart de la vie d’un actif”, a résumé Adrien Smid, chargé de l’enquête. 

Cela contribue à expliquer pourquoi il devient si difficile de retrouver un emploi après 50 ans. À ce sujet, une étude de l’Unédic publiée le 10 avril révèle qu’à partir de 56 ans, l’accès à un emploi stable se complique nettement. Souvent infondée, cette forme de barrière à l’embauche est d’autant plus paradoxale que les seniors sont largement perçus comme une richesse au sein des entreprises : 55 % des actifs les considèrent comme un atout, tandis qu’ils ne sont que 8 % à les voir comme un frein.

Ce décalage entre perception et réalité s’explique en grande partie à cause de stéréotypes tenaces, notamment chez les employeurs, qui ont tendance à voir les seniors comme moins engagés ou moins performants au travail.

Une barrière à l’embauche injustifiée

De même, toutes les générations s’accordent sur un point : jeunes et moins jeunes n’ont pas la même vision du travail. Et non seulement le dialogue intergénérationnel est possible, mais il est également très enrichissant.

Les salariés expérimentés sont perçus comme porteurs de savoir-faire, de stabilité et de mémoire d’entreprise. Ils jouent un rôle clé dans la transmission des compétences et dans la cohésion des équipes, faisant des seniors un véritable atout pour les entreprises.

Par ailleurs, l’enquête révèle que trois personnes sur quatre déclarent penser “régulièrement ou parfois” à la fin de leur carrière professionnelle. Lorsqu’ils y songent, c’est souvent avec une certaine appréhension, marquée par des incertitudes, la peur d’une baisse de revenus ou la crainte de perdre leur emploi.

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