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Depuis le début de la crise sanitaire, le marché du crédit s’est étendu. Si, les Français avaient jusqu’ici l’habitude de régler les gros achats en plusieurs fois (télévision, ordinateur, électroménager, cuisine…), sans frais ou avec paiement d’un taux d’intérêt, ils ont à présent pour coutume d’appliquer ce mode de règlement pour leurs emplettes en ligne. Très souvent, les habits, bijoux et autres objets convoités peuvent être obtenus en 3 ou 4 fois, sans intérêt.
Ces derniers mois, malgré la croissance du e-commerce en raison des restrictions sanitaires, les sociétés proposant ce type d’offre se sont multipliées. "Ce service était au départ à l’initiative des filiales de grands distributeurs, Oney chez Auchan ou Floa chez Casino, dans l’objectif de stimuler leurs ventes", indique au Figaro Thierry Mennesson, associé chez Oliver Wyman.
Lorsque les montants sont petits (moins de 200 euros pour contourner la loi Lagarde de 2010 réglementant le crédit à la consommation), le client n’a pas à effectuer de démarches. Nul besoin de remplir un dossier ou de fournir des fiches de paie. Sur un site de e-commerce, il suffit de quelques clics pour payer en ligne.
"Nous demandons assez d’informations pour connaître le client sans le faire fuir", assure Louis Chatriot, le cofondateur et PDG d’Alma, dont le volume de paiement devrait être multiplié par 4 en 2021. La start-up n’exige que l’empreinte de carte bancaire de ses clients et leur adresse e-mail.
"Ce qui a fait le succès des offres de paiement fractionné ces derniers mois, c’est l’absence de paperasse, mais surtout la gratuité", atteste de son côté Julien Maldonato, associé chez Deloitte.
Est-ce pour autant réellement gratuit ?
Si de nombreux acteurs proposent désormais le paiement en 3 ou 4 fois sans aucun frais, en réalité, le crédit n’est pas gratuit. En effet l’intermédiaire financier supporte le risque et se paie en facturant une commission au commerçant. Ce dernier peut alors parfois répercuter une partie de ce coût sur le client final.
Boulanger, Leroy Merlin, Saint-Maclou, Decathlon, Kookaï, Adidas, Aubert, Ysé ou Asphalte s’y mettent aussi. Ils proposent le paiement fractionné en ligne et en magasin. Les consommateurs, hésitant moins à acheter et dépensant davantage, peuvent, selon les intermédiaires financiers, faire bondir le chiffre d’affaires de 20% à 30% sur les produits concernés.
Cette pratique n’est-elle pas toutefois risquée si trop utilisée par les clients ?
Les startups, en phase de conquête, pas très regardantes sur le profil des clients qu’elles financent, pourraient les mettre en danger. Le gouvernement s’inquiète d’ailleurs du risque de surendettement associé à l’expansion du paiement fractionné. C’est pourquoi une directive européenne sur le crédit à la consommation est en cours de préparation. Objectif : protéger davantage les consommateurs et mieux encadrer les offres qui ont fleuri ces 18 derniers mois.