Lasagnes, poissons... Les plats préparés sont-ils toujours aussi mauvais en 2025 ?

Selon une étude réalisée par le site de cuisine Seazon et partagée par RMC, 35 % des Français ont augmenté leur consommation de plats préparés, particulièrement les moins de 35 ans. La popularité de cette alimentation s'explique principalement par le gain de temps (ils n'ont pas le temps de cuisiner), mais qu'en est-il de leur qualité nutritionnelle ? La CLCV (l'Association nationale de défense des consommateurs et des usagers) a analysé la composition de 150 plats cuisinés frais ou surgelés. Le constat met en lumière plusieurs phénomènes nutritionnels souvent sous-estimés et insuffisamment clairs pour les consommateurs, mais aussi quelques améliorations.
46 % des plats analysés contiennent des additifs
La présence d'additifs concerne près de la moitié des plats préparés analysés. Colorant, acidifiant, conservateur ou encore agent de texture, la liste est longue. Néanmoins, l'association nuance en évoquant une baisse de la part des additifs entre 2020 et 2025 (pour les plats présents sur le marché entre ces deux dates). Pour être plus précis, 37,5 % des plats ont vu leur nombre d'additifs baisser, 52 % conservent "le même nombre d'additifs" tandis que 10,5 % des produits disposent d'un nombre d'additifs plus important qu'auparavant.
Les demandes de la CLCV pour améliorer la qualité des plats préparés
La CLCV appelle les industriels à jouer le jeu du Nutri-Score en l'intégrant à leurs produits. Ce dernier étant encore aujourd'hui soumis au bon vouloir des marques, certaines l'ont récemment retiré.
L'objectif derrière cet indicateur ? Mieux informer le consommateur sur la qualité nutritionnelle de ses achats. Plus largement, l'association souhaite "rendre obligatoire le Nutri-Score" et en appelle aux pouvoirs publics.
Un premier objectif en cache un second. Ce Nutri-Score obligatoire pourrait inciter les industriels à retravailler leurs recettes, de façon à obtenir une meilleure note. Pour cela, les marques sont appelées à baisser la quantité de sel, les acides gras saturés, ainsi que la présence d'additifs, de sucre ajouté ou encore d'opter pour une viande dite "fraîche" et non "transformée".
Le réflexe à avoir en tant que consommateur
Pour faire les bons choix, prenez le temps de lire les étiquettes. La liste des ingrédients, les valeurs nutritionnelles, le Nutri-Score ou encore la taille des portions vous donnent des informations précieuses sur la qualité réelle du plat. En y prêtant attention, vous pourrez repérer les produits trop gras, trop salés ou pauvres en protéines et ainsi privilégier ceux qui sont plus équilibrés.
Découvrez dans notre diaporama ci-dessous une liste non exhaustive des principaux plats cuisinés concernés par une grande disparité de qualité nutritionnelle en fonction des marques et des recettes utilisées selon la CLCV.
Les couscous et tajines

Les plats cuisinés de type couscous et tajines contiennent en moyenne 0,8 g de sel pour 100 g, avec des Nutri-Score allant de B à C. Le Couscous royal de Carrefour est le plus salé (1,2 g/100 g), soit 4,6 g par portion, approchant la limite recommandée par l’OMS de 5 g de sel par jour. Certains produits, comme celui de Lidl (de marque Toque & chef), sont aussi très gras. En revanche, les couscous de Picard et Weight Watchers se distinguent par une faible teneur en sel et en matières grasses, et un bon Nutri-Score (B). En clair, ces plats cuisinés sont généralement exposés à deux problèmes : la concentration en sel et en matières grasses.
Le hachis Parmentier

Les hachis Parmentier présentent une teneur moyenne élevée en acides gras saturés (3,3 g/100 g) avec un Nutri-Score C pour l’ensemble des 15 références étudiées par la CLCV. Les écarts sont importants selon les recettes : de 0,6 g/100 g pour le parmentier végétal d’Hari&Co à 4,5 g/100 g pour les versions gratinées à l’emmental d’Aldi et Lidl. Ces différences s’expliquent par la qualité des matières grasses et des viandes utilisées. Certaines recettes comme celles d’Hari&Co ou de la Coopérative U misent sur des huiles végétales plus saines, tandis que d’autres utilisent de la crème. Le Parmentier de bœuf Charolais de Fleury Michon, bien que peu riche en viande (12 %), affiche une teneur en protéines élevée (8,4 g/100 g), probablement en lien avec le choix de la viande.
Pour le hachis parmentier, faites donc attention aux teneurs en acides gras saturés.
La tartiflette

La tartiflette reste un plat riche en graisses, à consommer avec modération, notamment en raison de sa forte teneur en acides gras saturés (entre 3 g et 6,2 g/100 g). Les 9 recettes analysées par la CLCV obtiennent majoritairement un Nutri-Score C, sauf celle d’Intermarché, notée D, en raison de sa richesse en reblochon (20 %). À l’inverse, la version de la Coopérative U s’en sort mieux avec seulement 3 g/100 g d’acides gras saturés, en partie grâce à un plus faible pourcentage de fromage (5 %) et à la présence d’eau comme second ingrédient, ce qui dilue la densité calorique du produit.
Comme pour le hachis parmentier, soyez vigilant à la teneur en acides gras saturés sur les étiquettes.
La moussakas

Les moussakas affichent des Nutri-Score allant de B à C, avec des teneurs en matières grasses très variables selon les recettes : de 4,8 g/100 g pour la version de Marie à 12 g/100 g pour celle de Picard. Ces écarts s’expliquent par le type de cuisson des aubergines (grillées vs préfrites), la quantité de matières grasses ajoutées, la présence d’eau (premier ingrédient chez Marie) et les différences de teneur en viande (10,4 % contre 20,3 %). Ces éléments influencent aussi la teneur en protéines et le respect de la recette traditionnelle, qui va au-delà d’un simple gratin d’aubergines.
Ici aussi, prenez le temps d'inspecter les ingrédients et principalement la teneur en matière grasse qui varie "du simple au double" selon la CLCV.
Les pâtes farcies

Les pâtes farcies, très présentes au rayon traiteur, sont la catégorie la plus calorique (268 kcal/100 g en moyenne), malgré de petites portions. Les Nutri-Score vont majoritairement de C à D, seule une référence obtient la lettre B. Les écarts nutritionnels sont marqués selon les recettes : les matières grasses varient de 3,4 à 14 g/100 g, les acides gras saturés de 1 à 9 g/100 g, et les teneurs en sel dépassent souvent 1 g/100 g. Les recettes les plus riches contiennent fréquemment de la crème, du beurre et des fromages. À l’opposé, les Cappelletti épinards de la marque Coquelicot Provence affichent de faibles teneurs en sel et en graisses et un Nutri-Score B.
Les pâtes cuisinées (à base de bolognaise, de carbonara ou encore de saumon) affichent des profils nutritionnels très variés, avec des Nutri-Score allant de A à C. Les matières grasses vont de 2,8 à 9,5 g/100 g et les acides gras saturés de 0,4 à 4,4 g/100 g. Le Trio de fusilli aux légumineuses de Picard se distingue avec un Nutri-Score A, peu de sel (0,37 g/100 g), des graisses végétales et une bonne teneur en protéines (7,4 g/100 g). À l’inverse, l’ajout de crème, de fromage ou de charcuterie dans d’autres recettes explique souvent des valeurs nutritionnelles moins favorables.
Les recettes végétariennes

Certaines alternatives végétariennes aux plats préparés étudiés présentent des apports en protéines plus faibles que leurs équivalents carnés, malgré la présence de légumineuses. Le Couscous veggie de Picard et le Palak dal & riz basmati de Picard apportent "seulement" 3,8 g de protéines pour 100 g et ne dépassent que de peu (ou pas du tout) le seuil pour l’allégation "source de protéines". Le Parmentier végétal d’Hari&Co fait à peine mieux (4,3 g/100 g), restant en dessous de la moyenne de sa catégorie. Si ces recettes intègrent des légumineuses (comme des pois chiches ou des lentilles), leur densité dite "protéique" reste perfectible. Elles restent toutefois intéressantes dans une optique de diversification alimentaire, les légumineuses étant recommandées deux fois par semaine, confirme la CLCV.
Une qualité des ingrédients jugée "inégale"

La CLCV alerte sur la qualité des ingrédients, qui varie parfois de façon importante d'un plat ou d'une marque à l'autre. 40 % de tous ces plats préparés contiendraient des sucres ajoutés, tandis que l'eau est le premier ingrédient "dans 17 % des plats".