Frais bancaires : voici les 5 commissions que vous payez encore et qui sont pourtant largement négociables
Cette ponction discrète mais continue représente une manne financière colossale pour les établissements bancaires. Selon l’UFC-Que Choisir, les seuls frais liés aux incidents de paiement rapporteraient chaque année près de 6,7 milliards d’euros aux banques. Un chiffre qui donne le vertige et qui interroge sur la nature de ces commissions.
Contrairement à une idée bien ancrée, les tarifs affichés dans les brochures ne sont pas gravés dans le marbre. Il s’agit de tarifs contractuels, mais qui peuvent, dans certains cas, donner lieu à des remises, exonérations ou gestes commerciaux en fonction de la situation et de l’ancienneté du client. Vous l'aurez compris, une marge de manœuvre existe. Suivez le guide pour identifier les lignes de votre relevé sur lesquelles vous avez un véritable pouvoir.
Quels sont les 5 frais qui pèsent sur votre budget ?
Pour savoir où agir, il faut d'abord identifier les commissions les plus courantes et souvent les plus contestables. Voici la liste des commissions bancaires que l’on peut souvent éviter ou, a minima, fortement réduire en engageant la discussion avec son conseiller.
Le premier poste de dépense à surveiller est la commission d'intervention. Prélevée lors d'une opération entraînant un dépassement du découvert autorisé, elle est strictement encadrée par la loi. Son montant ne peut excéder 8 euros par opération, avec un plafond légal fixé à 80 euros par mois pour un client “classique”. Pour les clients en situation de fragilité financière bénéficiant de l’offre spécifique, ces plafonds sont encore plus bas : 4 euros par opération et 20 euros par mois.
Viennent ensuite les frais de tenue de compte. Devenus quasi systématiques, ils sont aujourd'hui facturés par plus de huit banques sur dix et se situent le plus souvent entre une douzaine et une trentaine d’euros par an, avec quelques établissements qui vont bien au-delà. La cotisation de votre carte bancaire, souvent incluse dans un "package", est également un levier de négociation de premier ordre. Enfin, les agios (intérêts débiteurs) en cas de compte dans le rouge et les frais de dossier pour un crédit immobilier ou à la consommation sont, dans les faits, très souvent négociables, surtout lors de l’ouverture ou de la renégociation d’un prêt.
Comment négocier efficacement avec votre conseiller ?
La clé d'une négociation réussie réside dans la préparation de votre argumentaire. Savoir comment négocier ses frais bancaires avec son conseiller est avant tout une question de méthode. Mettez en avant votre fidélité, la domiciliation de vos revenus et les produits d'épargne ou d'assurance que vous détenez. Plus votre profil est jugé "attractif", plus votre demande aura de poids.
N'hésitez pas à faire jouer la concurrence. Une simple simulation sur les sites de banques en ligne, où les frais de tenue de compte gratuits sont la norme, peut constituer un argument de poids. Mentionner poliment une éventuelle mobilité bancaire suffit souvent à débloquer la situation et à obtenir un geste commercial.
En cas d'incident isolé, comme un découvert ponctuel lié à un oubli, sollicitez un remboursement intégral des frais prélevés. En insistant sur le caractère exceptionnel de la situation, vous avez de grandes chances d'obtenir gain de cause.
Quels sont les bons réflexes pour se protéger au quotidien ?
Au-delà de la négociation, adopter quelques habitudes simples peut vous prémunir contre les mauvaises surprises. L'une des astuces pour ne plus payer sa cotisation de carte bancaire ou ses frais de gestion est de se tourner vers une banque en ligne ou d'opter pour les services dématérialisés de votre banque traditionnelle.
Pour éviter les coûteuses commissions d'intervention, anticipez. Si vous prévoyez une dépense importante, contactez votre conseiller en amont pour demander une augmentation temporaire de votre plafond de découvert. Ce geste simple est souvent accordé sans difficulté et vous évitera des frais inutiles.
Enfin, exercez votre droit de regard. Chaque année, votre banque est tenue de vous fournir un récapitulatif annuel de tous les frais prélevés sur votre compte. Prenez le temps de le vérifier attentivement. C'est le document de référence pour savoir comment obtenir un remboursement de frais bancaires abusifs, notamment si vous constatez que les plafonds légaux n'ont pas été respectés.