Les frais exorbitants encore exigés par certaines banques
Grâce au travail des gouvernement successifs, il y a un moment que banques sont contraintes de modérer leur frénésie de prélèvement de frais. Certains sont plafonnés, limités en nombre sur le mois courant, notamment pour les personnes aux revenus les plus modestes concernant les incidents de paiement, et il est désormais beaucoup plus simple de changer d'établissement.
Bien sûr, il reste toujours quelques petites cachotteries, comme nous l'avions vu pour les cartes bancaires 100 % gratuites, soi-disant. Mais tout n'est pas régulable et certains frais vraiment exorbitants sont toujours appliqués sur des catégories de contrats et d'opérations, en fonction des établissement mais aussi des régions du pays.
Les banques françaises parmi les plus chères d'Europe
Le constat est celui du site spécialisé dans l'économie des particuliers, MoneyVox. Ses journalistes se sont penché sur les plaquettes de présentation de différents produits proposés par une vingtaine de banques hexagonales (régionales mutualistes, commerciales et 100 % en ligne) dont ils n'ont pas cité les noms.
Ils en ont déduit que "on y trouve encore des lignes consacrées à des produits et services à la dénomination floue, souvent très coûteux et affichant des écarts de prix abyssaux d'une enseigne à l'autre, donnant l'impression que le prix affiché ne reflète pas la réalité du coût de production pour la banque." En conclusion pour MoneyVox : "des lignes tarifaires, en résumé, dont la facturation apparaît arbitraire et injuste."
Pour un client lambda qui n'y connait rien, cela peut s'avérer impossible à déchiffrer. Alors faites-vous accompagner ou exigez de votre conseiller qu'il détaille le contenu de ces lignes en profondeur !
Dans notre diaporama ci-dessous, retrouvez une sélection des mêmes produits avec les plus grands écarts de prix constatés.
Les frais de traitement de la succession
MoneyVox les a comparés sur la base suivante : "une succession 'simple' de 15 000 euros, concernant un défunt majeur, avec plusieurs produits bancaires, réglée en moins d'un an, et dont les fonds sont envoyés dans un autre établissement que celui du défunt."
- Banque la moins chère : 0 euro
- Prix moyen : 194 euros
- Banque la plus chère : 450 euros
Pire, le site a pu remarquer "qu'au sein d'un même réseau de banque mutualiste, l'écart de prix peut aller de 1 à 5 selon la région dans laquelle vous vivez : 390 euros dans le Languedoc contre 75 euros dans le Nord Est."
Les frais liés à la détention d'un crédit immobilier
MoneyVox les a comparés sur la base suivante (prix au 7 novembre 2024) : "Pour la renégociation d'un prêt immobilier avec un capital restant dû de 100 000 euros."
- Banque la moins chère : 42 euros
- Banque la plus chère : 3 000 euros
Les frais de désolidarisation de compte joint
Là, on revient dans le "raisonnable" (prix au 7 novembre 2024). La désolidarisation de compte joint concerne le plus souvent les conjoints qui se séparent, divorcent. Pour ne pas envenimer les choses, l'opération est souvent gratuite, mais peut coûter dans la plus chère des banques 54 euros.
MoneyVox a constaté que dans un même réseau bancaire mutualiste, l'opération coûte 9,50 euros dans une banque, 54 euros dans une autre. Et se demande bien pourquoi ?
Modifier la date de prélèvement d'un crédit immobilier
Toujours selon les informations données par MoneyVox, pour modifier la date de prélèvement, d'après L'Observatoire des tarifs bancaires (OTB) du Comité consultatif du secteur financier (CCSF), seules trois banques l'autorisaient gratuitement en 2023 sur une soixantaine, pour les autres, il en coûtait de 5,10 euros à... 250 euros !
Les frais de recherche de documents
"Pour une recherche de document archivé depuis plus d'un an", prècise MoneyVox, l'opération est gratuite... dans une seule banque en ligne. Dans toutes les autres, cela peut coûter jusqu'à 37,30 euros, dans un grand établissement.
Les frais liés aux incidents de paiement
S'ils ont en majorité été régulés comme indiqué en début d'article, ce n'est pas le cas de tous. MoneyVox donne l'exemple de "la notification d'une interdiction bancaire par un autre établissement, facturée par la banque lorsqu'elle reçoit de la Banque de France l'information qu'un de ses clients est sous le coup d'une interdiction d'émettre des chèques."
Malgré la difficulté financière rencontrée par ledit client, c'est rarement gratuit et peut coûter jusqu'à 52 euros "dans une banque régionale" (prix au 7 novembre 2024).
Une longue liste de frais dus aux irrégularités et incidents de paiements
Tout n'a pas été passé en revue. La liste des frais, et juste de ceux liés aux irrégularités de bon fonctionnement de compte, irrégularités et incidents de paiements est longue, lisibles dans l’article R312-1-2 du code monétaire et financier :
- les frais d'opposition (blocage) de la carte par la banque ;
- les frais de lettre d'information préalable pour chèque sans provision ;
- les frais de lettre d'information pour compte débiteur non autorisé ;
- le forfait de frais par chèque rejeté pour défaut de provision ;
- les frais de rejet de prélèvement pour défaut de provision ;
- les frais par saisie administrative à tiers détenteur ;
- les frais par saisie-attribution ;
- les frais par virement occasionnel incomplet ;
- les frais de non-exécution de virement permanent pour défaut de provision ;
- les commissions d'intervention ;
- les frais suite à la notification signalée par la Banque de France d'une interdiction pour le client d'émettre des chèques (vu ci-dessus) ;
- les frais pour déclaration à la Banque de France d'une décision de retrait de carte bancaire.
Source : MeilleurTaux