Voitures radars privées : vous pouvez devenir policier de la route si vous répondez à ces conditions

Elle pullule sur nos routes et mènent la vie dure aux chauffards : la voiture radar. Celle qu’on appelle aussi radar mobile de nouvelle génération (RMNG) est un véhicule banalisé équipé d’un radar infrarouge capable de flasher sans flash visible, en mouvement ou à l'arrêt. Introduite en France le 15 mars 2013, la flotte initiale comptait une vingtaine d’unités. Rapidement, le dispositif s’est étendu : en janvier 2023, on recensait près de 498 véhicules répartis sur l’ensemble du territoire. Elles dessinent les contours d’une nouvelle réglementation sur la route, mais aussi l’émergence de nouveaux emplois.
Voiture radar : qu’est-ce que ça change sur la route ?
Officiellement, ces voitures banalisées roulent pour notre sécurité. Leur mission ? Traquer les excès de vitesse sans jamais se faire remarquer. Et ça marche : planquées sur les routes secondaires (vous savez, celles limitées à 80 ou 90 km/h), elles raflent 96 % des infractions. Actives jour et nuit, elles quadrillent les zones accidentogènes comme un mauvais souvenir. Et pendant qu’elles flashent à la chaîne, les forces de l’ordre peuvent souffler un peu et se concentrer sur d'autres missions. Un contrôle automatique, discret… et redoutablement efficace. Ces voitures ont relevé 6,6 millions d’excès de vitesse en 2022, soit près de 18 000 par jour, comme le souligne Autoplus. Ça flashe sec, et pas seulement côté PV ! En 2022, les radars privés ont rapporté gros : près de 449 millions d’euros engrangés à eux seuls. Une pluie de contraventions qui fait du bien aux caisses de l’État… et un peu moins à celles des automobilistes distraits.
Qui conduit les voitures radars ?
À l’origine, ces voitures étaient uniquement conduites par des policiers ou gendarmes. Le Comité interministériel de la sécurité routière du 2 octobre 2015 a autorisé l’externalisation progressive vers des opérateurs privés, d’abord en Normandie, puis dans toute la France dès 2021. Les chauffeurs proviennent d’entreprises privées titulaires de marchés publics (5 acteurs majeurs selon Indeed) . Ils sont employés en CDI et opèrent sur toute la France à partir de 2023. Les conditions de conduite sont strictes : jusqu’à 8 h par jour, 7 j/7 (jours fériés et nuits compris) . L’employeur risque 1 000 € d’amende par jour/per voiture en cas de non-respect des règles.
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Permis B en cours de validité (≥ 10 points restants)

Pas de permis, pas de mission. Et pas n’importe quel permis : il vous faut un permis B en cours de validité, avec au moins 10 points sur 12. Autrement dit, si vous avez déjà confondu « nationale » et circuit de Formule 1, mieux vaut passer votre tour.
Casier judiciaire vierge

Les voitures radars ont beau être discrètes, votre casier, lui, doit être parfaitement transparent. Zéro condamnation, notamment en lien avec la sécurité routière. Vous incarnez une forme de service public : on ne confie pas un radar roulant à n’importe qui.
Endurance requise

Conduire pendant des heures, parfois de nuit, souvent le week-end : il faut avoir les reins solides. Vous êtes seul à bord, avec pour seul compagnon… un radar. Pas question de somnoler ou de décrocher, la concentration est votre meilleur copilote.
Une conduite exemplaire, pas juste correcte

On ne vous demande pas un diplôme de cascadeur, mais si vous avez déjà roulé pour une auto-école, conduit une ambulance ou tenu un volant dans le transport routier, vous partez avec une longueur d’avance. Ici, on aime les pros du volant, pas les pilotes du dimanche.
Formation radar obligatoire

Avant de prendre la route, vous suivez une formation béton sur le maniement du radar embarqué. Itinéraire imposé, vitesse calibrée, zéro improvisation. Vous n’êtes pas là pour jouer au shérif, mais pour exécuter une mission au millimètre.
Disponibilité totale

Les voitures radars roulent 7 jours sur 7, jours fériés inclus. On vous demandera donc une souplesse horaire digne d’un yoga master. Si votre agenda est aussi serré qu’un bouchon d’autoroute, ce job n’est peut-être pas pour vous.
Procédures strictes et grande discrétion

Trajet défini, plaques masquées, pas un écart toléré. Vous êtes les yeux (électroniques) de l’État sur la route. Une mission qui exige rigueur, sérieux… et une vraie capacité à garder vos missions pour vous. Ici, le bavardage n’est pas un sport encouragé.