Pénuries de carburant : quelles perspectives pour un retour à la normale ? IllustrationIstock
Après une reconduction des grèves et une négociation échouée pour la CGT, les membres de l'exécutif se prononcent sur les mesures à venir. A la carte : réquisitions du personnel gréviste et prolongation des ristournes.
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Les grèves chez TotalEnergies se poursuivent depuis maintenant bientôt 3 semaines. Les chiffres ne s’améliorent pas : 1/3 des stations-services en France sont encore affectées par la pénurie, d’après Francetv.

Samedi dernier, la CGT a procédé à une reconduite de la grève dans plusieurs raffineries. La perspective de la grève générale prévue ce mardi contribue à la tendance. Les négociations entre TotalEnergies et les groupes syndicalistes ont abouti pour la CFDT et la CFE-CGC, qui ont signé un accord avec la direction : une augmentation de 5% pour les non-cadres dès novembre ainsi que des primes leur ont été concédées dans la nuit de jeudi à vendredi derniers, d’après Le Point.

La CGT, quant à elle, a quitté la table après 6 heures de négociations acharnées, maintenant sa revendication d’une augmentation de 10% des salaires. Ce n’étaient que les premières négociations depuis le début de la grève. Alexis Antonioli, secrétaire général CGT de la plateforme TotalEnergies Normandie a déclaré au Point que "les propositions qui étaient sur la table sont largement insuffisantes".

Pénuries de carburant : 5 raffineries sur 7 toujours en grève

Les groupes syndicaux de la CFDT-CGC constituent la représentation de près de 56% des salariés du groupe, les rendant majoritaires. Leur accord avec la direction suit le même schéma que chez ExxonMobil. La CGT mise donc tout sur la généralisation du mouvement de grève, qui semble suivre son cours avec l’annonce de la journée de mobilisation et grève interprofessionnelle de mardi prochain, selon Ouest-France.

5 raffineries françaises sur 7restent donc en grève, et les yeux se tournent vers un gouvernement qui aurait déjà mis de "l’huile sur le feu" en ayant recours à des réquisitions : Emmanuel Macron tente de rassurer les Français sur le calendrier à venir.

Pénuries de carburant : prévisions d'un retour à la normale

Le président de la République s’est exprimé la semaine dernière sur France 2, assurant qu’un retour à la normale aurait lieu "dans le courant de la semaine qui vient", d’après RTL.

Ce lundi, Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, a pris la parole, excluant la possibilité du fameux retour à la normale avant la semaine prochaine, rapporte Francetv. La situation des stations-essence s’est améliorée dans certaines régions, notamment dans les Hauts-de-France, a-t-il souligné, région qui la semaine d’avant était parmi les plus à plaindre. Elle s’est cependant détériorée dans d’autres territoires, notamment dans le centre de la France.

Clément Beaune a également mentionné le fait que, selon lui, la seule façon "de s’en sortir" était la fin de la grève. En attendant, le gouvernement fait usage de réquisitions pour pallier aux manques générés par la grève. Un modus operandi qui suscite l’indignation.

Pénuries de carburant : réquisitions du personnel gréviste

Le ministre délégué aux Transports a affirmé que les réquisitions étaient une solution de dernier recours, et que celle-ci s’articulait avec le droit de grève… La pression de l’exécutif s’est faite de plus en plus forte sur les syndicats.

En effet, Roland Lescure, ministre délégué à l’Industrie, s’est prononcé sur franceinfo ce matin, indiquant que le gouvernement continuerait à avoir recours aux réquisitions si la mobilisation se poursuivait, comme le rapporte actu.fr.

Ce lundi, les réquisitions de personnel gréviste se sont en effet poursuivies, notamment par celle de deux dépôts, à Dunkerque dans le Nord, et à Feyzin dans le Rhône. En parallèle, d’autres mesures sont prises pour tenter d’alléger l’impact de la grève sur les Français.

Pénuries de carburant : les ristournes prolongées

En effet, Elizabeth Borne a annoncé au 20 heures de TF1 la prolongation de la remise de prix sur le carburant jusqu’à mi-novembre. Initialement, cette remise était de 18 centimes, puis était passée à 30 centimes en septembre dans la perspective de la diminuer à 10 centimes en novembre, diminution qui n’aura donc pour l’instant pas lieu, d’après Le Parisien.

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait assuré que les discussions étaient également en cours avec TotalEnergies pour prolonger la ristourne de 20 centimes accordée par le groupe d’autant de jours que l’approvisionnement des pompes serait affecté, prolongation qui a été confirmée par la Première ministre.