TÉMOIGNAGE. Je vis largement au-dessus de mes moyensIllustrationIstock
Entre dépenses émotionnelles et vie sociale mouvementée, Elise, 31 ans, a un train de vie qui a du mal à être contenu par ses maigres revenus. Pour Planet, elle nous explique ses difficultés à vivre avec ses moyens.
Sommaire

Coût de la vie, inflation, craquages, dettes... L'épargne des Françaises et Français est mise à mal par bien des aléas. Elise, 31 ans, n'échappe pas à cette logique : pire encore, elle vit très largement au-dessus de ses moyens. Libraire dans un petit village du Tarn, la jeune femme gagne environ 1800 euros nets par mois, et ses dépenses se répartissent comme suit : 

  • Prêt à la consommation : 400 euros/mois
  • Loyer : 450 euros/mois
  • Factures discrétionnaires et charges fixes : entre 200 et 300 euros/mois. 
  • Courses alimentaires : 200 euros/mois. 

Epargne : "J'étais habituée à un petit salaire donc je voulais profiter au maximum"

Dans ses mois les plus difficiles, Elise a donc un reste à vivre de 450 euros... Qu'elle dilapide en des dépenses qu'elle qualifie bien volontiers de "futiles" : "Je dépasse 400 euros de vêtements par mois, même quand j'avais un salaire plus confortable je finissais dans le rouge à la fin du mois, comme j'étais habituée à un petit salaire je voulais profiter au maximum", explique-t-elle.

"Même quand je fais mes courses j'ai des goûts de luxe, j'aime bien manger, j'achète du saumon et du fromage de bonne qualité par exemple, il y a des choses sur lesquelles je suis exigeante", raconte la trentenaire. "Pareil pour tout ce qui est vie sociale, j'ai du mal à faire l'impasse et à ne pas aller au restaurant, aller boire des verres...", poursuit-elle. 

Cela s'explique par un certain nombre de mauvaises habitudes prises par la libraire tarnaise qui affirme avoir "la folie des dépenses"...

Epargne : "Je voulais quand même avoir une vie sympa"

Endettée par un prêt à la consommation de 10 000 euros pris il y a cinq ans, Elise regrette d'avoir "rincé" cette somme pour se faire un supplément de salaire quand elle était payée au SMIC. "Je voulais quand même avoir une vie sympa, alors je me faisais des virements tous les mois... Au final je remboursais, en plus de ça, ce fameux prêt, donc c'était une double perte d'argent", raconte la libraire. Aujourd'hui, il ne lui reste plus rien de ce montant emprunté, à l'origine, pour meubler son appartemment. 

"Aujourd'hui, rebelote : je n'ai plus rien sur mon prêt mais j'ai reçu un héritage il y a un an. Même si je l'ai beaucoup moins grignoté, j'ai du mal à ne pas ponctionner dedans de temps à autre", Elise. 

Mais d'où vient vraiment cette incapacité à mettre de l'argent de côté ?

Epargne : "En tant que femme, je manque d'éducation financière"

"Je pourrais mettre au moins 100, voire 50 euros de côté, mais je n'y pense pas, je fais toujours des craquages, c'est dommage car depuis tout ce temps j'aurais pu économiser pas mal d'argent", regrette Elise.

"Je manque d'éducation financière, on ne m'a jamais expliqué comment prendre soin de mon argent, comme le dépenser intelligemment. En tant que femme on nous l'explique encore moins car ce n'est pas notre rôle selon les normes patriarcales", Elise. 

Cette année, Elise est bien décidée à inverser le sort : "J'ai pris des résolutions et cette année sera celle de l'épargne et de la sobriété !", annonce la jeune femme avec confiance.