Affaire Grégory : n'y a-t-il pas prescription, 36 ans après les faits ? Christine et Jean-Marie Villemin pleurent devant le cercueil de leur fils Grégory lors de ses obsèques le 20 octobre 1984 à Lépanges-sur-Vologne.AFP
En France, le délai de prescription pour un crime est de vingt ans. Comment expliquer qu'elle ne s'applique pas dans le cas du meurtre de Grégory Villemin, dont les faits remontent à 1984 ?

Mystères, rebondissements et fausses pistes.  Voici de quoi est composée l'enquête pour le meurtre de Grégory Villemin, dont les faits remontent aujourd'hui à plus de 36 ans. Le 16 octobre 1984, cet enfant de quatre ans disparaît avant d'être retrouvé dans de tragiques circonstances : sans vie, pieds et mains liés, dans une rivière des Vosges. Cette affaire, tristement célèbre en France, n'a jamais été résolue. Si de nombreux proches de la victime ont été interpellés, mis en examen ou encore soupçonnés, aucun n'a jamais été condamné pour le meurtre de l'enfant. 

À l'époque du meurtre de Grégory Villemin, le délai de prescription pour un crime était de dix ans. Pour rappel, le délai prescription est "le temps dont dispose la justice pour engager des poursuites à l'encontre de l'auteur d'une infraction", selon une définition très juste du Figaro. Depuis 2017, un nouveau texte - non rétroactif - a allongé ce délai à vingt ans. Comment expliquer que l'affaire ne se soit pas arrêtée en 1994 ?

Les rebondissements de l'affaire rallongent le délai de prescription

D'après BFMTV, la prescription est repoussée chaque fois qu'un magistrat engage de nouveaux actes pour retrouver le meurtrier de Grégory Villemin. Ce terrible fait divers ayant connu de nombreux rebondissements, il est donc logique que le délai ait été prolongé. Entre autres, voici les éléments qui ont permis d'augmenter la durée de la prescription : la mise en examen temporaire de Marcel et Jacqueline Jacob pour "enlèvement et séquestration suivie de mort", les analyses ADN sur les vêtements de l'enfant ou le courrier du corbeau...