Voitures radars : combien sont payés les conducteurs ?

Depuis 2018, les routes françaises voient apparaître un nouveau type de contrôleur de vitesse : les voitures radars privées. Ces véhicules banalisés, équipés de technologies de contrôle automatisé, sillonnent désormais les routes de nombreuses régions, opérant sous la houlette de sociétés privées. Mais derrière cette modernisation du contrôle routier se cachent des réalités professionnelles souvent méconnues, tant en termes de conditions de travail que de rémunération.
Déploiement national
L'initiative de confier la gestion des voitures radars à des entreprises privées a débuté en 2018. Dès 2021, ces véhicules ont été déployés dans plusieurs départements français, notamment en Normandie, Bretagne, Centre-Val de Loire, Pays de la Loire, Grand Est, Hauts-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Nouvelle-Aquitaine. En décembre 2024, leur présence s'est étendue aux régions Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Occitanie, portant leur nombre à près de 500 véhicules répartis sur le territoire national.
Ces voitures radars, conduites par des chauffeurs employés par des sociétés telles que Mobiom, OTC France ou Securitas, ont pour mission de contrôler la vitesse des automobilistes de manière discrète et efficace. Contrairement aux radars fixes ou mobiles traditionnels, elles circulent en permanence, augmentant ainsi le nombre de contrôles effectués et, par conséquent, les recettes générées par les amendes.
Quelles conditions de travail ?
Le métier de conducteur de voiture radar, bien que peu médiatisé, est en plein essor. Les chauffeurs parcourent quotidiennement entre 300 et 500 kilomètres, souvent sur des trajets répétitifs. Les horaires de travail sont variables, incluant des nuits, des week-ends et des jours fériés, ce qui peut entraîner une fatigue importante et des risques accrus d'accidents, note Autoplus.
En dépit de la charge de travail et des responsabilités associées, la rémunération des conducteurs de voitures radars reste relativement modeste. Selon les informations récoltées par Le Figaro, les salaires bruts mensuels varient entre 1 700 et 1 850 euros, auxquels s'ajoutent des primes mensuelles pouvant atteindre 250 euros, ainsi que des tickets-restaurant. Ces montants placent le salaire net mensuel avant impôts autour de 1 600 à 1 700 euros, légèrement au-dessus du salaire minimum en France.
Les conducteurs ne sont pas rémunérés en fonction du nombre d'amendes générées, afin d'éviter toute incitation à augmenter artificiellement les verbalisations. Cependant, certains anciens chauffeurs dénoncent une "course au chiffre", où la rentabilité prime parfois sur la sécurité routière.
Une rentabilité élevée pour l'Etat
Les voitures radars privées s'avèrent être un investissement rentable pour l'État. Selon la Ligue de Défense des Conducteurs, chaque véhicule rapporterait environ 194 000 euros net par an à l'Etat. Cette rentabilité explique en partie l'expansion rapide de ces dispositifs sur le territoire national. Toutefois, elle soulève des questions sur l'équilibre entre efficacité économique et conditions de travail des conducteurs.