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Ecrouée par les dettes de son ex-mari escroc, une Sarthoise doit rembourser 400 000 eurosIllustrationIstock
Christelle Gillot a toujours tenu ses comptes de manière exemplaire. Pourtant, aujourd'hui, elle est fichée banque de France et croule sous les dettes à cause de son ex-mari escroc. Voici son histoire.
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Le 23 mai 2024, la loi visant à assurer une justice patrimoniale au sein de la famille était adoptée. Depuis, le nombre de décharges d’obligation de paiement a connu une hausse record. Une véritable victoire pour l’association Femmes divorcées victimes de la solidarité fiscale. Cette organisation lutte depuis des années pour une évolution sur ce sujet, alors que de nombreuses femmes divorcées se retrouvaient, chaque année, tenues par le fisc de rembourser les dettes engendrées par leur ex-conjoint fraudeur.

Si des évolutions vont donc dans le bon sens, ce n’est pas le cas pour Christelle Gillot, une enseignante à Ruaudin dans la Sarthe. Comme le raconte Actu.fr, cette cinquantenaire a toujours eu un regard attentif sur tous ces comptes. Pourtant, elle est désormais endettée à hauteur de 400 000 euros et fichée auprès de la Banque de France. En cause, son divorce avec son ex-mari banquier en 2015.

Deux biens à l’origine des dettes

Le couple était alors propriétaire de trois pavillons. Christelle Gillot en a conservé un, et son ex-conjoint les deux autres. "Avec les deux biens, lui étaient attribués les prêts associés avec promesse de désolidarisation", précise-t-elle à nos confrères. Or, l’erreur de la femme a été de faire confiance à son ex-mari, directeur d’une agence bancaire au Mans, puisqu’aucun écrit ne l’obligeait à désolidariser les prêts auprès des banques.

C’est en 2020 qu’elle a constaté l’ampleur de cette erreur. Alors qu’elle se rend à sa banque pour contracter un prêt, sa banquière la félicite d’abord pour sa gestion exemplaire de ses comptes. Mais le lendemain, celle-ci la rappelle, et les félicitations ne sont cette fois-ci pas au rendez-vous.

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Le début du cauchemar

La banquière lui explique alors que le prêt ne pourra pas être contracté, Christelle Gillot est fichée banque de France et interdit bancaire. "Je vois que tous les prêts sont restés à nos deux noms et surtout que quasi aucune mensualité n’a été remboursée en cinq ans", explique-t-elle à nos confrères.

Elle découvre également qu’un autre compte dont elle ignorait l’existence, avait été ouvert à son nom, avec un autre prêt de 200 000 euros contracté en septembre 2013. L’ex-mari était en réalité responsable de nombreuses petites escroqueries. En janvier 2025, i l est ainsi condamné pour avoir usurpé l’identité de nombreux clients dans le but de souscrire des emprunts et de s’accaparer l’argent.

Cependant, le cauchemar ne s’arrête pas là pour la Sarthoise.

"J’arriverai à la retraite sans épargne"

Avec un ex-mari non-solvable, c’est à elle qu’il incombe de rembourser encore deux prêts de 200 000 euros. Elle explique ainsi rembourser environ 800 euros par mois et avoir dû mettre sa maison en vente. L’argent récolté ira directement dans la poche des banques.

Écrouée par ses dettes, Christelle Gillot est désespérée. "J’arriverai à la retraite sans épargne, complètement appauvrie, regrette-t-elle auprès d’Actu.fr. […] J’ai toujours fait attention, je pensais réussir à léguer quelque chose à mes enfants."

Aujourd’hui, elle n’abandonne pourtant pas le combat. "À partir du moment où on divorce, il doit y avoir obligation pour le notaire d’informer les banques et d’exiger la désolidarisation des prêts", déclare-t-elle. Elle espère obtenir une victoire en justice et ainsi faire jurisprudence, pour qu’aucune femme ne connaisse une situation comme la sienne.