Ce jeudi 10 octobre, les coaccusés de Dominique Pelicot ont donné leur version des faits, des justifications ubuesques pour certains.
Le problème le plus visible de cette surpopulation est le manque de place dans les cellules. Actuellement, plus de 3 600 détenus dormiraient sur des matelas posés au sol, d'après les chiffres du ministère de la Justice. Cette situation, qui concernait 2 361 détenus un an plus tôt, ne fait qu'empirer.
Des taux de surpopulation qui dépassent les 200 %
Le nombre de places disponibles dans les prisons françaises est largement insuffisant avec seulement 62 014 places opérationnelles, tandis que la densité carcérale nationale atteint 127,3 %. Dans certaines maisons d’arrêt, où sont incarcérés des prévenus en attente de jugement et des condamnés à de courtes peines, ce chiffre grimpe même à 153,6 %, voire dépasse les 200 % dans 17 établissements.
Un problème européen
La France fait partie des pays européens les plus touchés par la surpopulation carcérale. Selon une étude du Conseil de l'Europe, elle se situe en troisième position derrière Chypre et la Roumanie. Des mesures comme l’interdiction des peines de prison de moins d’un mois ou encore le développement de travaux d'intérêt général ont été mises en place pour tenter de réduire cette pression, mais ces efforts semblent ne pas suffire.
Le projet du précédent gouvernement prévoyait la construction de 18 000 places supplémentaires d'ici à 2027. Cependant, ce plan accuse un retard important et parait déjà insuffisant au regard de la croissance constante du nombre de détenus.
"On pourrait presque s’étonner qu’il n’y ait pas plus de morts…"
Cette surpopulation a des conséquences désastreuses pour les détenus et le personnel pénitentiaire. Les tensions augmentent dans les cellules surpeuplées, augmentant ainsi les risques de violences. Stéphane Barraut, secrétaire national de l’Ufap-Unsa justice, a exprimé ses inquiétudes à ce sujet en déclarant : "Quand vous êtes quatre dans une cellule prévue pour deux , les tensions et les bagarres sont forcément plus fréquentes. On pourrait presque s’étonner qu’il n’y ait pas plus de morts…", déclarait-il dans une interview accordée à l'Humanité.
La réinsertion mise à mal
Au-delà des conditions de détention, la surpopulation carcérale a un impact direct sur les programmes de réinsertion. Les prisons, déjà saturées, n’ont pas les moyens d'assurer des accompagnements efficaces pour réduire les risques de récidive. La question de la réinsertion devient ainsi un véritable défi. Comme l’a souligné Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, en affirmant que "la simple augmentation du nombre de places ne résoudra pas la crise", déclarait-elle dans un avis publié au Journal officiel. Elle insiste sur l’importance de mettre en œuvre des alternatives à l’incarcération, afin d'éviter que le problème ne continue de s’aggraver.