Réchauffement climatique : de quoi mourrons-nous en 2050 ?

Les alarmes se multiplient et l'Humanité apparaît comme résignée face à son sort, en témoigne l'inaction des Etats. Dernière sirène en date : une étude du Lancet nommée "Countdown" (le "décompte"), basée sur les travaux de 114 experts de 52 pays et agences de l'ONU, et qui dessine un horizon particulièrement sombre pour une date aussi proche que 2050. "La santé de l'humanité est en grave danger" si rien n'est fait contre le changement climatique, avertissent les scientifiques.
Les décès liés à la chaleur augmenteront de 370%
Les effets du réchauffement climatique, déjà dévastateurs, seront particulièrement mortifères à l'horizon 2050. Dans le scénario, optimiste, d'un réchauffement planétaire de 2°Celsius d'ici la fin du siècle (il est actuellement en voie d'atteindre 2,7°C d'ici 2100), les décès annuels liés à la chaleur devraient augmenter de 370% d'ici 2050, soit une multiplication par 4,7. A quelques semaines de la conférence internationale sur le climat (COP28) de Dubaï, qui consacrera pour la première fois une journée à la santé, le constat est clair : notre consommation effrénée de combustibles fossiles entraîne un réchauffement climatique qui nous est fatal.
Le passé vaut pour preuve d'un scénario catastrophe pour 2050 : en 2022, les habitants du monde entier ont été exposés, en moyenne, à 86 jours de températures potentiellement mortelles, selon le "Countdown" Lancet. Le nombre de personnes de plus de 65 ans décédées à cause de la chaleur a bondi de 85% entre 1991-2000 et 2013-2022, estime ce rapport. "Les effets observés actuellement pourraient n'être qu'un symptôme précoce d'un avenir très dangereux", a déclaré à des journalistes Marina Romanello, directrice exécutive du rapport. Voici les risques mortels qui guettent l'humanité.
La famine

Qui dit chaleur dit sécheresse et assèchement des sols cultivables, et diminuation des récoltes et de l'élevage. 520 millions de personnes supplémentaires se retrouveraient en insécurité alimentaire modérée ou grave d'ici le milieu du siècle, selon les projections publiées par le Lancet.
Le manque d'eau

La soif, pour une large partie de la population mondiale, avec un déséquilibre de la balance hydrique des victimes de la sécheresse, dès lors soumises à un risque de déshydratation mortel.
Les tempêtes et inondations

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a indiqué que "l'humanité est confrontée à un futur insupportable". "Nous voyons déjà la catastrophe pour la santé et la vie de milliards d'humains dans le monde, mise en danger par (...) des tempêtes et inondations meurtrières".
Les canicules

Aux Pays-Bas, les bébés de moins de 1 an ont subi 40 % de jours de vague de chaleur en plus entre 2013 et 2022 par rapport aux enfants du même âge pendant les années 1990-2000. Pendant les périodes de fortes chaleurs, les personnes vulnérables, enfants et personnes âgées, sont les plus atteintes.
Les moustiques

L'Humanité sera confronté à des moustiques voyageant plus loin du fait du réchauffement, tels que les moustiques-tigres, et transportant des maladies infectieuses (dengue, paludisme, fièvre jaune...). Aux Etats-Unis, la saison favorable à la transmission de parasites responsables du paludisme s’est allongée de plus d’un tiers depuis les années 1950.
Le choléra

Il s'agit d'une maladie liée à la sécheresse et à la qualité de l'eau. The Lancet prend pour preuve la portion de côtes japonaises favorables au développement de bactéries pouvant causer des maladies telles que le choléra, qui a augmenté de 20 % par rapport à la période 1982-2010, et s’étend maintenant sur 400 kilomètres.
Les systèmes de soins saturés

C'est la conséquence des catastrophes précédentes, qui pourrait elle-même engendrer une mortalité liée à la prise en charge rendue difficile par l'augmentation du nombre de patients.