Médecins spécialistes : ça va vous coûter plus cher dès le 1er juillet

À partir du 1er juillet 2025, neuf spécialités médicales verront leurs tarifs revalorisés : deuxième salve d’une réforme signée entre l’Assurance Maladie et les médecins libéraux. Après un premier coup de pouce en décembre 2024, cette nouvelle hausse cible les spécialités longtemps sous-payées, avec un objectif clair : redonner de l’attractivité à la médecine de ville.
Une précédente hausse en décembre 2024
Pour rappel, le 22 décembre 2024, plusieurs tarifs avaient déjà grimpé : chez le généraliste (passant de 26,50 € à 30 €), en pédiatrie, gynécologie et gériatrie, ainsi qu’en psychiatrie/pédopsychiatrie et dermatologie pour le dépistage du mélanome. Cette première phase avait posé les bases de la revalorisation, avec des montées significatives, avant le second acte du 1er juillet.
Hausse tarifaire des médecins : quelles contreparties ?
Pour justifier cette hausse, l’Assurance Maladie attend des médecins une modération des prescriptions (médicaments, examens, arrêts maladie). Objectif affiché : limiter les dépenses de santé sans freiner l’accès aux soins. Une logique d’efficience, qui fait débat chez les professionnels de santé, déjà confrontés à des patients de plus en plus complexes à prendre en charge. En toile de fond, le spectre d’un encadrement accru plane, avec la menace de sanctions financières en cas de dérive. L’Assurance Maladie veut limiter les dépenses de santé pour préserver l’équilibre du système, face à une population vieillissante, à la hausse des maladies chroniques et aux coûts croissants des soins, arguant qu'il faut garantir l’accès aux soins tout en évitant les déficits.
Hausses tarifs médecin : idem pour la téléconsultation ?
Lancée en grande pompe pendant la crise sanitaire, la téléconsultation reste plafonnée à 25 €, sans revalorisation prévue pour les cinq prochaines années. Aucun boost en vue pour cet acte devenu pourtant central dans l’ère numérique.
Ces revalorisations, financées par l’Assurance Maladie et les complémentaires santé, s’inscrivent dans une stratégie plus large. Elles « visent à la fois à restaurer l’attractivité de ces spécialités cliniques dont les revenus sont parmi les moins élevés et à contribuer à améliorer la réponse à des enjeux importants de santé publique, pour le suivi des enfants et des jeunes, des personnes âgées, des femmes, des patients souffrant de difficultés psychiques notamment », expliquait la Caisse nationale d’assurance maladie dans un communiqué publié en décembre dernier. Petit tour d’horizon des hausses prévues.
Pédiatre (moins de 2 ans)

Déjà passée de 38,50 € à 39 € en décembre 2024, la consultation atteindra 40 € au 1er juillet 2025. Objectif : mieux valoriser le suivi des tout-petits.
Pédiatre (2–6 ans)

Le tarif a été porté à 35 € en décembre. Il restera stable au 1er juillet – cette tranche d’âge est déjà dans la fourchette visée.
Pédopsychiatre (jusqu’à 25 ans)

Actuellement à 67 €, la consultation grimpera à 75 €. Les jeunes jusqu’à 25 ans sont désormais concernés, signe d’une attention accrue à la santé mentale.
Gynécologue médical

Après 37 € en décembre, le tarif s’élèvera à 40 € en juillet. Dans le cadre du parcours de soins, cette hausse vise à renforcer l’attractivité de la gynécologie de proximité.
Gériatre

Le tarif grimpera de 37 € à 42 €. Évidemment pertinent pour les lecteurs de Planet, c’est un geste fort pour une population vieillissante.
Psychiatre, neuropsychiatre, neurologue

La consultation évoluera de 55 € à 57 €. Une mesure visant à mieux rémunérer des spécialités peu valorisées jusqu’ici.
Dermatologue (dépistage du mélanome)
Tarif revalorisé : de 54 € à 60 €. Objectif : renforcer la lutte contre le cancer de la peau via la médecine de ville.