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L'ancienne présidente du Parti chrétien démocrate a fustigé sur Twitter la grâce partielle accordée par François Hollande à la femme condamnée pour le meurtre de son mari violent.

Alors que tous les hommes politiques semblaient unanimes pour saluer la décision de François Hollande de gracier Jacqueline Sauvage, condamnée à 10 ans de prison pour le meurtre de son mari violent, Christine Boutin est venue briser cette unanimité.

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Dans un tweet publié le 31 janvier sur son compte Twitter, l’ancienne présidente du Parti chrétien démocrate a écrit : "François Hollande vient de dénier toute autorité à la justice."

Sur le fil de son commentaire, les réactions négatives des internautes n’ont pas traîné. L’un d’entre eux a même rappelé à Christine Boutin que lorsqu’elle était ministre sous le mandat de Nicolas Sarkozy, celui-ci avait procédé à une vague d’une trentaine de grâces.

Un avis loin d'être minoritaire dans le milieu judiciaire

Si Christine Boutin est une voix discordante sur la scène politique, son avis n’est pas pour autant marginal. Ainsi de la journaliste du Figaro, Eugénie Bastié, qui a plusieurs fois exprimé son opposition à cette grâce présidentielle : "Le droit de tuer son mari : aboutissement logique et nécessaire du féminisme", écrit-elle par exemple.

De son côté, Philippe Bilger, magistrat honoraire, a expliqué à BFMtv qu’il trouvait "extrêmement dangereuse cette tendance qui va demander la mise en branle de la grâce présidentielle dans des processus judiciaires qui n'ont rien de critiquables". Même son de cloche pour Céline Parisot, secrétaire générale de l'Union syndicale des magistrats, qui estime que "cela va quand même à l'encontre de la séparation des pouvoirs". "C'est un système qui est issu de la monarchie, avec la toute-puissance du roi qui pouvait faire et défaire les condamnations", a-t-elle fait remarquer. "C’est une remise en cause d’une décision prise par un jury, a abondé sa collègue Virginie Duval, présidente de l’Union syndicale des magistrats".

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