Fausse institutrice et fausse médecin… Les secrets de l’usurpatrice Samantha Avril Istock
Dans la ville de Taponas près de Mâcon, une femme a enseigné dans une classe de primaire alors qu'elle n'avait pas les diplômes d'enseignante. L'usurpatrice démasquée n'en était pas à son coup d'essai. Planet vous explique tout.
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Samantha Avril : une fausse enseignante démasquée dans le Rhône

L’institutrice n’était pas celle que l’on croyait. Au mois de septembre, dans la ville de Taponas près de Mâcon, Samantha Avril a fait sa rentrée comme enseignante dans une classe de CP-CE1 afin de remplacer un titulaire. Après avoir enseigné six jours à ses élèves, elle a été mise à pied le vendredi 23 septembre, comme le révèle Le Progrès.

Derrière sa suspension se cache en réalité une grande supercherie. Samantha Avril ne dispose, en effet, d’aucun diplôme, attestant qu’elle peut enseigner comme professeure des écoles. C’est alors que l’usurpatrice de 38 ans a été démasquée par une collègue et les parents d’élèves, pour ses absences répétées. "Grâce à des articles parus dans un journal de Saône-et-Loire, il y a des gens qui ont fait le rapprochement parce qu’ils avaient trouvé son comportement un petit peu anormal", a témoigné un parent d'élève au JT de TF1.

Quelques jours avant, Samantha Avril avait été recalée de l’Université de Bourgogne après avoir tenté de postuler avec de faux diplômes. Elle aurait tenté de décrocher un poste auprès de l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation. Pourtant, la trentenaire a été embauchée par l’académie de Lyon en tant que contractuelle. D’après le quotidien régional, l’académie a indiqué "avoir lancé la procédure de licenciement le même jour" où la supercherie a été découverte.

Si l’académie de Lyon et l’université de Bourgogne ont annoncé porter plainte, l’histoire de cette usurpatrice a marqué les parents d’élèves de la commune. D’autant que la faussaire n’en est pas à sa première tentative de fraude.

Samantha Avril : elle a officié illégalement comme médecin

Reconnue par certains parents d’élèves, Samantha Avril a fait la une des journaux dans une autre affaire en 2020. Avant d’être une fausse institutrice, la trentenaire a été un faux médecin. Avec un diplôme falsifié qu’elle a acheté en ligne, l’usurpatrice a officié durant quatre mois dans un centre de santé situé à Montceau-les-Mines.

À l’époque, la jeune femme avait été démasquée par le Conseil de l’ordre de Saône-et-Loire. Par la suite, elle a été mise en examen pour "pratique illégale de la médecine, mise en danger de la vie d’autrui, blessures involontaires, faux et usage de faux" et pour "escroquerie". De cette terrible arnaque, deux patients sont décédés après avoir consulté la fausse praticienne. Placée en détention provisoire pendant quatre mois (septembre 2020 à janvier 2021), Samantha Avril est retournée derrière les barreaux en octobre 2021 après avoir enfreint son contrôle judiciaire. Elle est libérée en fin d’année 2021.

Samantha Avril : un profil psychologique fragile

Avant ces deux affaires similaires, Samantha Avril a tenté de s’inscrire comme infirmière à l’Ordre des infirmiers, comme l’indiquait Le Parisien, relayant l’AFP. L’usurpatrice a été aussi poursuivie en raison de son faux diplôme. En 2021, elle a aussi été surveillante dans un lycée agricole, selon Le Journal de Saône-et-Loire. Mais, qu’est-ce qui incite une mythomane à mentir en menant une double vie ?

Pour son avocate, Me Laurence Grenier-Guignard, sa cliente fait face à une détresse psychologique et n’arrive pas à expliquer ses actes. "Elle ressent l'irrépressible besoin de présenter des diplômes pour travailler. Elle ne l'explique pas, mais pour elle, seul un diplôme peut lui permettre d'avoir un travail. Elle n'imagine pas que présenter un simple CV puisse lui permettre de travailler", explique-t-elle au site de France 3 Bourgogne.

Décrite par la magistrate comme "triste et dépressive", Samantha Avril est "quelqu'un qui n'est vraiment pas bien dans sa peau. Elle n'a pas beaucoup d'estime d'elle-même". D’après son avocate à nos confrères, la prévenue serait "inquiète" face à une potentielle incarcération.