Épidémie de chikungunya : six départements français placés en alerte pour des cas autochtone

Le virus du chikungunya circule désormais en métropole. Santé publique France a tiré la sonnette d’alarme dans son dernier bulletin publié le mercredi 25 juin, après la détection de huit cas de chikungunya transmis localement, entre le 27 mai et le 19 juin 2025. Ce niveau de précocité est sans précédent dans l’Hexagone, où le virus était jusque-là rare et limité à quelques cas importés. Cette fois, il s’agit bien de transmissions autochtones, c’est-à-dire survenues sans voyage à l’étranger, dans des zones déjà exposées par le passé.
Face à cette situation, des mesures de lutte antivectorielle ont été déclenchées en urgence pour freiner la propagation du virus. Les foyers identifiés font actuellement l’objet d’investigations sanitaires poussées. L’enjeu est de taille : contenir la circulation du chikungunya avant qu’il ne gagne davantage de terrain.
Un virus tropical
Jusqu’ici associé aux zones intertropicales, le chikungunya touche désormais le paysage sanitaire français. En cause, le moustique-tigre bien implanté dans plusieurs régions. Le réchauffement climatique et la hausse des températures favorisent sa prolifération, élargissant chaque année un peu plus sa zone d’influence.
L’épidémie actuelle est en grande partie liée à la situation sur l’île de La Réunion, où près de 200 000 personnes ont été infectées depuis mars. Entre le 1er mai et le 24 juin, 645 cas importés ont été recensés en métropole, dont plus de 500 directement en provenance de La Réunion. Pour deux cas autochtones, le lien avec ces infections importées a été clairement établi.
Les bons réflexes à adopter
Les autorités insistent sur la nécessité de signaler rapidement les cas suspects pour activer les protocoles de lutte. De même, la population est appelée à adopter des gestes simples : éliminer les eaux stagnantes, se protéger des piqûres (vêtements longs, répulsifs) et éviter l’exposition en matinée ou en soirée, périodes d’activité du moustique.
Côté santé, les symptômes du chikungunya (fièvre élevée, douleurs articulaires intenses, fatigue, éruptions cutanées) doivent alerter. Un diagnostic rapide permet non seulement une meilleure prise en charge, mais aussi une limitation de la transmission locale.
Notez toutefois que cette maladie se propage par les piqûres de moustiques tigres, mais ne se transmet pas directement entre personnes : “Il faut être piqué par un moustique ayant lui-même piqué une personne porteuse du virus”, a expliqué William Dab, professeur en épidémiologie et ancien directeur général de la Santé, le 26 juin sur Franceinfo.
Voici la liste des départements métropolitains en alerte, basée sur les données les plus récentes de Santé publique France.
Huit cas autochtones

Entre le 27 mai et le 19 juin 2025, huit cas de chikungunya contractés localement, sans déplacement préalable dans une zone à risque, ont été détectés en métropole, d’après le dernier bulletin de surveillance de Santé publique France.
L’Hérault

Premier département touché cette année, l’Hérault a enregistré des cas précoces de chikungunya, avec une circulation active du moustique tigre favorisée par les fortes chaleurs.
Le Var

Déjà confronté à des épisodes de transmission locale dans le passé, le Var est à nouveau sous surveillance renforcée après la détection de cas autochtones en juin.
Les Bouches-du-Rhône

Ce département du sud-est connaît une présence marquée du moustique tigre, ce qui en fait un terrain propice à la propagation du virus chikungunya.
La Corse-du-Sud

Le virus a été identifié localement pour la première fois aussi tôt dans la saison, les autorités ont déclenché des actions de démoustication ciblées.
La Drôme

Dans ce département, des foyers de transmission ont été détectés malgré une surveillance continue. Le retour des températures estivales inquiète les autorités sanitaires.
Le Gard

Déjà sensibilisé aux maladies vectorielles, le Gard fait l’objet d’investigations suite à de nouveaux cas autochtones, vraisemblablement liés à des voyageurs revenant de La Réunion.