Emeutes de juillet : ces changements à venir pour les villes
Elisabeth Borne a annoncé une série de mesures sécuritaires pour prévenir et réprimer plus efficacement la délinquance dans les villes. Les annonces surviennent 3 mois après les émeutes liées à la mort de Nahel en juin dernier.

Réunis dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne ce jeudi 26 octobre, 200 maires assis face à Elisabeth Borne étaient venus chercher des réponses après les émeutes qui ont secoué la France en réaction à l'homicide de Nahel par un policier. Entre le 27 juin et le 7 juillet, les violences ont touché 66 départements et 516 communes (contre 25 départements et environ 200 communes lors des violences urbaines de 2005) selon le rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ) et de l’Inspection générale de l’administration "Mission d’analyse des profils et motivations des délinquants interpellés à l’occasion de l’épisode de violences urbaines". Une ampleur géographique qui a surpris l'appareil sécuritaire. Un rapport du Sénat de début juillet fait état de 24 000 feux sur voie publique, 12 000 véhicules incendiés, et 2 500 bâtiments dégradés dont 168 écoles et 105 mairies. La justice fut en revanche prompte à répondre : sur les 4 164 auteurs de violences mis en cause, 3 847 ont fait l'objet d'une réponse pénale (avec 1 498 comparutions immédiates) établit le rapport de l'IGJ et IGA. Le profil des condamnés majeurs fait état de leur jeunesse. Ce sont majoritairement des hommes (91%) de nationalité française, âgés de moins de 25 ans, n'ayant pas de diplôme ou de niveau d’études secondaires, inactifs ou employés, célibataires et sans enfant et en majorité sans antécédents judiciaires.

Le volet social à venir 

La mission évoque le  rôle important des réseaux sociaux  dans le déclenchement des événements, dans la logistique déployée et dans la propagation du mouvement (concurrence entre villes ou quartiers et surenchères dans les dégradations). Dans le sillage des violences, les édiles des communes embrasées avaient fait une demande de fermeté au gouvernement. "Nous sommes partis de vos témoignages et de vos idées", leur a d'ailleurs lancé Élisabeth Borne ce jeudi à la Sorbonne, avant d’égrainer des mesures une série de mesures sécuritaires. La Première ministre se rend en outre à Chanteloups-les-Vignes (Yvelines) ce vendredi pour présider un comité interministériel des villes et présenter à cette occasion des mesures sociales pour les quartiers populaires. 

Voici déjà les mesures pour la sécurité avancées par Elisabeth Borne à la Sorbonne ce jeudi :

Des "forces d'actions républicaine"

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Des "forces d'actions républicaine"

Des "forces d’action républicaine", policiers, magistrats et personnels sociaux, seront mises en place dans certains quartiers pour une plus grande efficacité "en matière de sécurité, mais aussi pour des réponses judiciaires, éducatives ou sociales". Les premiers déploiements auront lieu à Besançon, Valence et Maubeuge d’ici à la fin de l’année.

Violer le couvre-feu se paiera cher

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Violer le couvre-feu se paiera cher

L'amende pour non-respect du couvre-feu, fixée à 150 euros, pourrait être "multipliée par cinq", la portant à 750 euros.

Des "unités éducatives" pour les délinquants

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Des "unités éducatives" pour les délinquants

Elisabeth Borne a évoqué "un placement des jeunes délinquants de manière obligatoire dans des unités éducatives de la protection judiciaire de la jeunesse", qui pourrait être encadrées par des militaires qui pourront transmettre les valeurs de la discipline et de dépassement de soi". La proposition sera soumise au Parlement.

Suspensions sur les réseaux sociaux

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Suspensions sur les réseaux sociaux

Les délits commis sur les réseaux sociaux, notamment en relayant les scènes de violence des émeutes ou en appelant à la violence, seront plus sévèrement punis. Les auteurs pourront faire l’objet d’une suspension du compte pendant 6 mois.

Des TIG pour les parents "démissionnaires"

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Des TIG pour les parents "démissionnaires"

Pour corriger la "démission" de certains parents devant la "dérive" de leurs enfants, le gouvernement entend légiférer pour proposer des Travaux d'intérêt général (TIG) à ceux "qui se soustraient à leurs devoirs éducatifs".

Faire payer les parents pour les dégâts

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Faire payer les parents pour les dégâts

"Quand un mineur a causé des dégradations, nous allons nous assurer que les deux parents, qu’ils soient séparés ou non, qu’ils vivent avec leur enfant ou non, soient responsables financièrement des dommages causés", a promis la Première ministre.

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