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Un professeur de Français a été suspendu lundi « à titre conservatoire » pour avoir proposé à ses élèves de troisième une dissertation sur le thème du suicide. Les adolescents devaient se mettre dans la peau d'un suicidaire. Un sujet qui a choqué les parents et fait couler beaucoup d'encre.

© abacapress« Vous venez d'avoir 18 ans. Vous avez décidé d'en finir avec la vie. Votre décision semble irrévocable. Vous décidez dans un dernier élan de livrer les raisons de votre geste. En dressant votre autoportrait, vous décrivez tout le dégoût que vous avez de vous-même. Votre texte retracera quelques événements de votre vie à l'origine de ce sentiment ». Voilà le sujet sur lequel devait plancher les élèves de troisième du collège de Montmoreau-Saint-Cybard en Charente. Le professeur de Français qui a proposé cette dissertation a été suspendu de ses fonctions « à titre conservatoire, le temps que l’enquête administrative soit diligentée » a précisé le rectorat.

Ce sont les parents d’élèves qui ont d’abord contacté la presse régionale, très surpris par le sujet du devoir. « Nous sommes révoltés que l'on puisse proposer ce genre de sujet à des enfants qui ont entre 13 et 14 ans. De par notre éducation, nous n'avons pas l'habitude de remettre en question ce qui se passe à l'école, mais il y a des limites. Quel va être le prochain sujet ? Que ressentez vous lorsque vous vous piquez ? On aimerait comprendre » ont-ils écrit au quotidien La Charente libre.

Le directeur d’académie a également été saisi et devrait entendre l’enseignant afin qu’il s‘explique sur son « intention pédagogique ou éducative derrière la façon de poser la question » a indiqué Jean-Marie Renault. « Nous verrons s'il y a matière à donner une suite disciplinaire ou pas ». Les élèves ont eux aussi été quelque peu déroutés par l’énoncé. « Quand le prof nous a donné le sujet, ça nous a étonnés. On lui a posé des questions. Il n'a pas voulu répondre, et nous a dit : C'est comme ça » explique l’un deux au journal. Du côté du syndicat enseignant Snes-FSU, on assure que « le sujet était un autoportrait fictif », et qu’il y a certainement eu « un décalage entre l'interprétation faite par quelques parents » et la réalité.