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Sur les réseaux sociaux depuis quelques jours, apparaissent de très nombreuses photos de strings. Derrière ce mouvement, se cache en réalité une histoire bien particulière.

Photos de strings sur les réseaux sociaux : l'autre histoire 

Sur les réseaux sociaux, depuis quelques jours c’est le déballage de photos de petites culottes et de strings. Si le mouvement et les images peuvent prêter à sourire, en réalité, le hashtag qui les accompagne - "This is not consentement" [ ce n’est pas un consentement, en français] - fait écho à une toute autre histoire, particulièrement sordide, elle. 

En Irlande début novembre, un homme de 27 ans a été acquitté après un procès où il était accusé d’avoir violé une adolescente de 17 ans. Pour se défendre, il a assuré que la victime était consentante et, pour appuyer son propos, son avocate a brandi dans sa plaidoirie finale une pièce à conviction dans le tribunal. Cet objet n’était autre que le string de l’adolescente et lui a inspiré un commentaire violent : "Les preuves écartent-elles toutes possibilité qu’elle ait été attirée par l’accusée et se soit montrée ouverte à rencontrer quelqu’un ? Il faut voir la façon dont elle était habillée. Elle portait un string en dentelles". L’avocate a ainsi clairement déclaré que le string aurait constitué un consentement au rapport sexuel.

Cet argument de la défense et l’acquittement du jeune homme ont fait bondir une élue irlandaise.

Photos de strings sur les réseaux sociaux : un mouvement lancé par une députée

Mardi, la députée Ruth Coppinger a voulu marquer le coup au Dail, le parlement irlandais, et est venue armée d’une culote qu’elle a brandi face aux autres élus. "Cela peut paraître embarrassant de montrer des sous-vêtements ici... Mais comment pensez-vous qu'une victime de viol - ou une femme - se sent lorsqu'on met en scène, de manière incongrue, ses sous-vêtements devant un tribunal ?", a-t-elle déclaré.

Sur Twitter peu après, elle a réitéré en ajoutant le hashtag "This is not consent" et en appelant également à une manifestation le lendemain. Le mouvement a pris de l’ampleur et les internautes dénoncent massivement le "victim blaming", soit le fait de blâmer une victime pour le viol qu’elle a subi. La marche a rassemblé des centaines de personnes à Dublin.

En mars dernier, au cours du procès de deux joueurs de rugby accusés de viol sur une femme de 19 ans, les jurés s’étaient déjà retrouvés à se passer les sous-vêtements de la plaignante. En Irlande, le taux de condamnation pour viol est de 8%, rapportait alors l’Irish Times.