Covid-19 : trois scénarios pour la suite de l'épidémieIllustrationAFP
À quand la fin du coronavirus ? À quoi doit-on s'attendre dans les années à venir ? Épidémiologistes, virologues et responsables de l'OMS se sont penchés sur la question. Trois scénarios sont possibles.
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Voilà un an et demi que l’apparition du coronavirus a bouleversé notre quotidien. Entre nouveaux variants, restrictions et arrivée d’une quatrième vague, il semble légitime de se demander : à quand un retour à la normale ?

Soyons clairs, ce n’est pas pour tout de suite. "Le retour à la normale, ce n’est pas maintenant, c’est peut-être 2022, [ou] 2023", a souligné le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy en juillet dernier sur le plateau de BFMTV, avant de rassurer : "Nous gagnerons ! […] des antiviraux vont arriver qui permettront, à côté du vaccin de traiter très précocement les cas".

"La situation qu’on voit actuellement avec un variant très transmissible qui entraîne une recrudescence des cas et des hospitalisations va finir par rentrer dans l’ordre", assure le virologue Bruno Lina, membre du conseil scientifique, au quotidien Ouest France. "Le plus dur est derrière nous."

Reste alors à savoir quand et comment va évoluer la situation. Interrogés par nos confrères du quotidien régional Ouest France, les spécialistes ont dégagé trois scénarios possibles à moyen et long termes.

Scénario n°1 : la disparition totale du virus

Première possibilité : la disparition complète du virus, comme pour la variole ou la polio."La variole est le seul exemple de maladie infectieuse qu’on ait pu faire disparaître, notamment car le vaccin est très efficace sur l’infection et la transmission, car il n’y a pas de mutant et qu’il n’y a pas de réservoir animal", explique Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l’Université de Montpellier.

Même si les vaccins dont nous disposons actuellement contre la Covid-19 s’avèrent efficaces, ils n’empêchent pas totalement l’infection, ni la transmission du virus, ce qui rend cette hypothèse bien moins probable que les deux autres. Les voici.

Scénario n°2 : l’épidémie reste importante en raison de nouveaux variants

La deuxième hypothèse avancée par les chercheurs est de loin la moins plaisante : l’épidémie ne faiblit pas à cause de l’émergence de nouveaux variants.

Plusieurs variants du SARS-CoV-2 ont eu un fort impact sur la santé publique, avec une hausse de la transmissibilité ou de la gravité de l’infection, comme le variant Delta. "Il est possible que le virus continue de circuler très activement dans les pays dépourvus de moyens et n’ayant pas d’accès aux vaccins. En circulant, il peut changer et nous revenir transformé, sous une forme qu’on aura du mal à maîtriser", a indiqué Didier Houssin.

Plus grave encore : le risque de l’apparition d’un variant d’échappement, c’est-à-dire un variant non reconnu par les anticorps créés lors d’une précédente contamination ou par le vaccin. "Cela nécessiterait alors une possible mise à jour du vaccin avec un rappel", explique M. Sofonea.

Cette hypothèse, bien que possible, n’est pas le plus probable...

Scénario n°3. Le coronavirus devient endémique avec moins de formes graves

Troisième et dernière piste : le coronavirus deviendrait endémique. Il continuerait donc de circuler, mais en causant moins de formes graves, et reviendrait de manière saisonnière, comme la grippe.

"Ce virus respiratoire va finir par se comporter comme les autres virus respiratoires, c’est-à-dire basculer vers une certaine saisonnalité et réduire en impact", anticipe Bruno Lina.  "Progressivement, ce virus devrait perdre en pouvoir pathogène en virulence et évoluer lentement pour devenir un virus banal."

C’est l’hypothèse la plus probable. Pour le moment, impossible de savoir quand exactement ce scénario pourrait se réaliser, sûrement "dans l’année ou dans les deux ans qui viennent", d’après le virologue, "mais on est sûr que cette option arrivera sur le long terme".