Ce célèbre tueur en série qui pourrait sortir de prisonPatrice Alègre en 2002AFP
Le tueur en série Patrice Alègre devrait demander sa libération conditionnelle. Condamné en 2002, il avait été reconnu coupable de cinq meurtres et de six viols.
Sommaire

Le tueur en série Patrice Alègre s'apprêterait à demander sa liberté conditionnelle, selon une information de France 3 Occitanie. Originaire de Toulouse, il avait été arrêté en 1997 et condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans.

Les juges en charge de l'affaire l'avaient en effet reconnu coupable du viol de six femmes, suivi du meurtre de cinq d'entre elles et de tentative de meurtre sur la sixième. Comme souvent chez les tueurs en série, la liste de ses victimes pourrait être en réalité beaucoup plus longue, explique Le Figaro. On dénombre au total 191 assassinats non-élucidés dans la région de Toulouse durant la période d'activité de Patrice Alègre.

Patrice Alègre : "psychopathe", "pervers narcissique" et "nécrophile"

Deux psychiatres ayant examiné Patrice Alègre en 2002 parlent d'un "tueur en série organisé", "psychopathe" et "pervers narcissique" ayant subi des "traumatismes désorganisateurs précoces" dans sa jeunesse, liés à des "débordements sexuels maternels". Ils évoquent, indique Libération, l'hypothèse de "matricides déplacés" pour expliquer ses meurtres et soupçonnent même le tueur de "conduites nécrophiles" sur ses victimes.

Courant depuis 1997, la période de sûreté se termine en 2019. Patrice Alègre est donc légalement autorisé à réclamer sa remise en liberté. Une éventualité "impossible" pour les familles des victimes qui font état d'un homme "dangereux", rappelle France 3.

Le tueur en série envisagerait d'épouser une admiratrice canadienne, qui s'est d'ores et déjà installée à proximité de la prison centrale d’Yzeure (Auvergne-Rhône-Alpes), où il est actuellement détenu.

Patrice Alègre: des meurtres entourés de nombreuses zones d'ombre

L'affaire Alègre comporte encore aujourd'hui de nombreuses zones d'ombre. Le nom de l'ancien maire de Toulouse, président du CSA et de l'Institut du monde arabe Dominique Baudis avait notamment été cité dans l'enquête. L'homme politique avait été accusé par trois prostituées d'avoir participé à des parties fines au cours desquelles il y aurait "eu des morts", selon l'une d'entre elles. Patrice Alègre aurait alors joué un rôle de "vendeur" de jeunes femmes, ce qui n'exclut aucunement qu'il soit lui-même un tueur en série.

Invité à se défendre au 20h de TF1,  Dominique Baudis était apparu sur le plateau très tendu, le visage perlé de sueur. Sa visible nervosité et sa défense maladroite renforcent les rumeurs concernant son implication. L'une des trois prostituées sera retrouvée morte dans une clinique. Parmi les deux autres, l'une se rétractera et l'autre maintiendra ses accusations. Les deux femmes seront condamnées respectivement à trois et deux ans de prison avec sursis pour dénonciations calomnieuses. Dominique Baudis ne sera jamais inquiété.

La seule victime survivante de Patrice Alègre, et qui a permis son arrestation, a été retrouvée morte en 2006. Elle se serait apparemment suicidée. Les meurtres commis par le toulousain avaient eux aussi été classés en suicide par les policiers jusqu'à l'arrestation du tueur. Les corps des victimes étaient pourtant retrouvés entièrement nus, à l'exception de leurs chaussettes, et comportaient des traces de sévices barbares, note Le Figaro.

Patrice Alègre aurait-il des choses à dire ? Plusieurs témoins, poursuit le quotidien, affirment que le tueur aurait été protégé par des policiers et des magistrats. Michel Roussel, qui dirige les enquêtes sur d'éventuelles autres victimes au sein de la cellule Homicide 31 parle de "disparitions ou de crimes maquillés en suicides" et d' "enquêtes tronquées, déformées, bâclées". De quoi poser question.