Roissy Charles de GaulleAFP
A Gênes le viaduc Morandi s'est récemment effondré et a tué des dizaines de personnes. Problème : le concessionnaire, pointé du doigt, pourrait racheter les aéroports de Paris…

Catastrophe de Gênes : le concessionnaire est loin d’être inconnu en France

Le 14 août dernier, le viaduc Morandi s’est effondré et a tué au moins 39 personnes, dont 4 Français. Entre 10 et 20 personnes sont toujours portées disparues, rapporte L’Internaute. Le gouvernement italien, qui a déclaré l’état d’urgence pour les 12 prochains mois, pointe du doigt un responsable : le concessionnaire Atlantia, dont la filiale Autostrade gérait le pont. Comme l’indique France TV Info, Rome accuse le groupe de ne pas avoir entretenu le pont.

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Depuis, le concessionnaire a publié un communiqué pour assurer sa défense. Toutefois, ces accusations jettent le doute : Atlantia est bien connu en France, puisqu’elle gère trois aéroports (Nice, Cannes et Saint-Tropez)… Et pourrait acquérir ceux de Paris. Le groupe fait en effet parti des candidats à la privatisation des ADP (aéroports de Paris). De quoi inquiéter certains économistes français comme Frédéric Farah, chercheur affilié au PHARE et enseignant à l’université Panthéon-Sorbonne.

Comme le rappelle La Tribune, le groupe italien faisait jusqu’à peu parti du consortium franco-italien Ecomouv. En 2011, il avait remporté le contrat portant sur les portiques de la collecte écotaxe, mais celui-ci a été annulé en 2014. Aujourd’hui, il détient encore les autoroutes du nord et de l’est du pays. Or, la société est accusée de ne pas avoir suffisamment investi dans l’entretien du viaduc…

Catastrophe de Gênes : le concessionnaire pourrait être indemnisé après le drame

Depuis la tragédie de Gênes, Atlantia essuie une note plus que salée en bourse, souligne La Tribune. Le cours de l’action a plongé de 22% et le groupe pourrait perdre la concession autoroutière en Italie, comme l’a d’abord laissé entendre le ministre des Transports transalpin Danilo Toninelli, le 15 août dernier. Le lendemain, il a annoncé avoir ouvert une procédure de retrait de la concession autoroutière accordée à Autostrade, filiale du groupe.

Or, si cette dernière est révoquée avant terme, "les modalités d’une telle annonce peuvent avoir un impact sur les actionnaires et les détenteurs d’obligations d’Atlantia", a fait valoir le groupe. Selon Atlantia, Autostrade aurait droit à une indemnisation si le contrat devait être résilié. D’après Reuters, qui tient l’information de source gouvernementale, Rome pourrait opter pour une amende afin d’éviter de longues procédures judiciaires et le risque de verser de l’argent au concessionnaire.