Retraite : quel impact aura le confinement sur votre pension ?IllustrationIstock
La question taraude légitimement des millions de Français. Parce qu'il change notre rapport au travail, le confinement impacte aussi nos droits à la retraite. Planet fait le point.
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Ils sont désormais 5 millions à avoir été placé au chômage partiel pour que leur entreprise puisse faire face à la crise sanitaire qui secoue le pays. Pour beaucoup de ces Françaises et de ces Français, cette situation se traduira avant tout par une baisse de salaire, rappelle BFMTV : toutes celles et ceux qui ne sont pas au Smic devront compter sur 84% seulement de leurs revenus mensuels nets pour chaque mois passés à ne pas travailler – ou à ne le faire qu’occasionnellement. Certaines entreprises, c'est le cas de Renault, ont cependant annoncé qu'elles protégeraient leurs travailleurs et les travailleuses.

Pour autant, tous les actifs qui sont aujourd'hui contraints de rester chez eux et qui ne peuvent pas bénéficier du télétravail, quelle qu'en soit la raison, ont légitimement de quoi s'inquiéter, affirme Capital. Et pour cause ! Cette situation ne sera pas sans impact sur leur niveau de vie d'ici quelques années. C'est une fois à la retraite, ou à la veille du départ, que les périodes de chômage partiel – imposées par l'employeur, donc – se rappelleront à leur bon souvenir.

Départ à la retraite : faut-il craindre le chômage partiel ?

Pour toutes celles et ceux qui liquideront leurs droits avant l'entrée en vigueur du nouveau régime universel, il n'y a pas lieu de craindre une réelle baisse de sa pension de retraite. Pour eux, la question pertinente est celle de l'âge de départ.

Parce que l'indemnité versée pendant le chômage partielle n'est pas prise en compte dans le calcul des trimestres, elle est potentiellement susceptible de ralentir l'obtention des annuités nécessaires à un départ à taux plein. Pour autant, puisque le montant de la pension est défini sur la base des 25 meilleures années, il n'y pas matière à s'inquiéter à ce sujet. Par ailleurs, précise le mensuel spécialisé en économie, il y a chômage partiel et chômage partiel. A moins de toucher moins de 6 090 euros sur l'année, un mois complet sans travailler ne devrait pas avoir d'impact visible.

Chômage partiel : quid du régime à point ?

Pour les autres, c'est à dire celles et ceux qui partiront à la retraite après la réforme – si tant est qu'elle soit votée –, l'impact sur la pension est avéré. Il devrait cependant rester limité.En effet, comme c'est déjà le cas pour le régime complémentaire Agirc-Arrco, le nouveau système de retraite devrait se baser sur un calcul de la pension par points et non par trimestre. Ce faisant, le nombre de points cumulés au court du parcours professionnel influence directement le montant de la pension après la cessation d'activité.

Or, comme dit précédemment, les chômeurs partiels ne cumulent pas de points. Dans ce cas, plus la rémunération est haute, plus l'absence de travail se fera sentir. Capital cite les calculs du cabinet Optimaretraite qui estime que, pour un salarié dont le revenu annuel est de 96 000 euros, un mois chômé implique une perte de 72,31 euros par an, une fois à la retraite. Pour un autre travailleur dont les gains à l'année s'élèvent à 24 000 euros, ce handicap ne devrait représenter "que" 9,05 euros par an.

Les salariés sont-ils les grands perdants du confinement ?

"Le gouvernement a l'intention de faire payer la crise aux seuls salariés et refuse les propositions de l'opposition politique visant à faire en sorte que tout le monde fasse des efforts", assénait Adrien Quatennens, député La France Insoumise (LFI) du Nord, le dimanche 29 mars 2020 sur les ondes de France Info.

Et lui de rappeler que les ordonnances visant à l'assouplissement du Code du travail décidé par le gouvernement pour permettre aux entreprises de lutter contre le coronavirus ne sont pas très favorables aux travailleurs...

Pour rappel, la durée de travail hebdomadaire maximale est passée de 48 à 60h et le temps de repos minimal a été revu à la baisse. Par ailleurs, les employeurs sont désormais en mesure de forcer leurs salariés à poser jusqu'à six jours jours de congés, et le travail dominical a été assoupli.