Retraite : connaissez-vous cette nouvelle règle de France Travail ?
Avec la réforme des retraites de 2023 et la mise en place de France Travail, de nouvelles règles encadrant le maintien des allocations chômage jusqu’à la retraite à taux plein ont été adoptées. Ces mesures affectent particulièrement les salariés âgés approchant la retraite, en modifiant les seuils d’âge et les conditions d’indemnisation.
Depuis la réforme, l’âge légal de départ à la retraite est relevé progressivement de 62 à 64 ans d’ici 2030, avec une augmentation de trois mois chaque année depuis septembre 2023. Cette modification a des répercussions directes sur le dispositif du "maintien des droits", anciennement appelé "statut du salarié âgé".
Un dispositif maintenu, mais plus exigeant
Historiquement, un demandeur d’emploi ayant atteint l’âge légal de la retraite (initialement 62 ans) tout en étant en cours d’indemnisation pouvait bénéficier du maintien de ses allocations jusqu’à la retraite à taux plein ou l’âge maximal de 67 ans. Avec la réforme, l’âge minimum pour prétendre à ce maintien devient celui du nouvel âge légal (actuellement 64 ans, jusqu’à stabilisation en 2030) .
Par exemple, un salarié licencié à 61 ans et 9 mois ne pourra plus faire valoir son maintien des droits, puisqu’il ne sera pas indemnisé jusqu’au nouvel âge légal de 64 ans. Cette règle doit s’appliquer aux fins de contrat intervenant après le 1er janvier 2025.
Délais d’indemnisation prolongés, mais sur de nouveaux seuils
France Travail a également ajusté les durées d’indemnisation standard selon l’âge, en les décalant de deux ans pour être cohérentes avec la réforme des retraites. Désormais :
- Pour les allocataires de moins de 55 ans, la durée maximale reste fixée à 18 mois (548 jours).
- Les demandeurs âgés de 55 et 56 ans bénéficient de 22,5 mois (685 jours) au lieu des 20‑22 mois précédemment accordés à partir de 53‑54 ans.
- Dès 57 ans, tous bénéficient d’une indemnisation de 27 mois (822 jours), au lieu de 55 ans auparavant.
Ces seuils sont en application depuis le 1er avril 2025, suite à l’accord signé entre partenaires sociaux et validé mi‑décembre 2024. Ils incluent aussi de nouveaux avantages : les 55 ans et plus ne subissent plus la dégressivité des allocations après six mois, et peuvent prolonger leur indemnisation s’ils suivent une formation (jusqu’à 137 jours supplémentaires).
L'assurance chômage et la réforme des retraites harmonisées
Une autre évolution importante concerne la période de référence prise en compte pour ouvrir des droits. Pour les seniors, cette période passe de 24 à 36 mois. Concrètement, il faut avoir travaillé davantage pour prétendre aux allocations prolongées. Ce changement sert à aligner les aides chômage sur les réalités d’un marché du travail marqué par la précarisation et les parcours hachés.
Les autorités ont voulu harmoniser l’assurance chômage avec la réforme des retraites. En reculant tous les seuils de deux ans, on évite qu’un salarié proche de la retraite bénéficie d’un droit prolongé "à vide", sans que l’âge légal lui permette encore l’accès à la pension à taux plein. C’est donc un principe d’alignement, visant à éviter des "trous de droits" et l’effet d’aubaine pour certains employeurs.