Réforme des retraites : quelles concessions le gouvernement est-il prêt à faire ?©Stevens Tomas/ABACAabacapress
La grève contre la réforme des retraites a été massive ce jeudi 19 janvier 2023. Cette forte mobilisation va-t-elle forcer le gouvernement à rebattre les cartes ? Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, a donné des éléments de réponse.

Des milliers de personnes dans la rue contre la réforme des retraites. Jeudi 19 janvier 2023 a marqué la première journée de grève contre le projet du gouvernement. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 1,12 million de personnes ont manifesté à travers la France. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, évoque quant à lui plus de deux millions de personnes.

Une mobilisation "compréhensible et légitime", selon Bruno Le Maire. Invité sur le plateau de Good Morning Business sur BFM Business, le ministre de l'Economie et des Finances a déclaré : "Je ne suis pas surpris (...) Nous sommes une grande démocratie où chacun a le droit d’exprimer son opposition à un projet du gouvernement".

Réforme des retraites : la grève peut-elle faire céder l'exécutif ?

Bruno Le Maire a également décrété qu'il était "évident" qu'une telle mesure, demandant aux Français de travailler plus longtemps, ne soit pas populaire. "Il faut continuer à expliquer, à convaincre et à défendre cette réforme dont j’estime qu’elle est juste, équilibrée et efficace pour le rétablissement des comptes du système de retraite par répartition", conclut-il.

Raymond Soubie, ex conseiller retraites de Nicolas Sarkozy, expliquait dans les colonnes de BFMTV que les politiques ne lâcheraient "que si vous avez du monde dans la rue pendant un certain temps et avec une éventuelle paralysie du pays". "Et encore, ce n'est pas toujours suffisant", estime-t-il. Avant de conclure : "Si vous avez un million de personnes, le gouvernement commence à prendre au sérieux les choses. En dessous, ce sera quasiment plié".

Bruno Le Maire dit ne pas exclure certaines négociations...

Réforme des retraites : objectif, garantir "un retour à l'équilibre en 2030"

"Toutes les ouvertures et discussions sont intéressantes, toutes les propositions sont utiles mais elles doivent s’inscrire dans un cadre financier qui garantit un retour à l’équilibre en 2030 : c’est un point absolument fondamental de cette réforme", a-t-il avancé, ajoutant qu'il laissait la main aux débats parlementaires.

"Je rappelle par ailleurs que ces propositions représentent déjà une avancée, une concession par rapport à ce qu’avait proposé le Président de la République pendant la campagne présidentielle, a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances. Nous avions proposé 65 ans et cela a été validé au premier tour de la présidentielle par 28% des Français puis au second tour de la présidentielle" - Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances

En revanche, deux "piliers" de la réforme sont intouchables, à en croire le ministre.

Retraites : l'âge de départ et le nombre d'années de cotisation, "les piliers" de la réforme

Toujours sur le plateau de BFM Business, Bruno Le Maire a indiqué que "les deux piliers essentiels de la réforme" étaient le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans et l'augmentation du nombre d'années de cotisation à 43 annuités pour pouvoir bénéficier d'une retraite à taux plein. Le ministre a enfin rappelé que ce choix découlait des nombreuses discussions d'Elisabeth Borne avec les différents acteurs syndicaux et politiques.