Yassine Bellatar : qui est l'ancien conseiller de Macron qui enchaîne les polémiques ?AFP
Insultes, mise en examen pour harcèlement moral et menaces de mort, propos sexistes… L'humoriste Yassine Belattar, qu'Emmanuel Macron avait nommé au conseil présidentiel des villes en 2018, n'a cessé de faire parler de lui. Retour sur ses multiples frasques.
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D’humoriste à polémiste ? Autant connu pour ses dérapages que pour ses spectacles et émissions, Yassine Bellatar est un personnage clivant. L’homme de 37 ans, également animateur de radio et de télévision, fait réagir pour ses nombreux clashs sur les réseaux sociaux tout comme sur les plateaux télévisés. Nommé au conseil présidentiel des villes par Emmanuel Macron en 2018, l’humoriste controversé n’a en effet cessé d’attiser les critiques.

En mai 2018, l'ancien Premier ministre Manuel Valls jugeait d’ailleurs sur France Inter que sa nomination n’était pas une bonne idée : "C'est une faute de l'avoir nommé dans ce conseil présidentiel. M. Belattar est un humoriste controversé, comme on dit, c'est exactement le même terme qu'on appliquait à Dieudonné".

Et d’ajouter :

"Le problème ce n'est pas qu'il ait des propos qui soient scandaleux, qu'il insulte la Terre entière, c'est qu'il soit passé d'animateur du CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France, ndlr) après Charlie avec les Frères musulmans et avec Tariq Ramadan, à animateur d'une réunion à l'Elysée et membre d'un conseil présidentiel".

Yassin Bellatar : LREM vivement critiquée

Selon le proche d’Emmanuel Macron, qu’il qualifie de "frère", les députés LREM sont des "incompétents avérés". Dans l’émission Audrey & Cie sur LCI, le 4 février 2019, il fustige la majorité macroniste : "La République en marche est aujourd'hui un ramassis d'incompétents avérés, il faut dire la vérité", a lancé l'humoriste lors d'un débat sur l'opportunité d'un référendum lors des élections européennes.

"On a affaire à une espèce de Loft story de la politique, avec des petits jeunes qui se vantent de dire qu'il ne faut pas trop parler à l'ancien monde. Résultat, peut-être qu'en face il n'y a pas la majorité, mais la minorité sait beaucoup plus se faire entendre". Et de conclure : "Aujourd'hui, je dis bravo à la France insoumise. Le peu de députés savent se faire entendre et taper du poing sur la table".

La réponse du chef de file des députés de la majorité, Gilles Le Gendre, ne s’était alors pas faite attendre, sur Twitter : "Yassine Bellatar, en insultant les député(e)s élu(e)s par les Français, mobilisé(e)s et au travail depuis 18 mois, ce sont aussi leurs électeurs que vous insultez", a écrit le président du groupe LREM à l'Assemblée.

Yassin Bellatar : mise en examen puis démission

En mars 2019, après des mois de rumeurs qu’il estimait être des ragots, les deux plaintes de Bruno Gaccio et de Jessie Claire, ont fini par conduire Yassine Belattar à une mise en examen pour menaces de mort, menaces de crimes réitérées, envois répétés de menaces malveillantes et harcèlement moral. Il repart libre à la suite de ses de garde à vue, mais reste sous contrôle judiciaire.

C’est cependant après une énième controverse, sur le voile cette fois-ci, qu’il décide de démissionner. "Par la présente et vu le contexte qui nous rappelle le pire passé, je démissionne du Conseil présidentiel des villes", publie l’humoriste et animateur de radio, dans une lettre ouverte dans Libération le jeudi 17 octobre 2019, adressée à Emmanuel Macron.

Une femme portant un voile islamique alors qu'elle accompagnait une sortie scolaire à une séance du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, avait en effet été pris à parti par un élu RN, Julien Odoul. Il lui avait demandé de le retirer. Le ministre de l’Education nationale avait ensuite déclaré sur BFMTV que, si le voile n'était pas interdit dans ce cas précis, il "(n'était) pas souhaitable dans notre société" et que ce "(n'était) pas quelque chose à encourager".

"Je démissionne car je ne puis siéger dans une institution qui voit les humiliations que subissent les habitants des quartiers non pas pour l'endroit d'où ils viennent mais bien pour ce qu'ils sont tout simplement. Je suis conscient que l'ambiance actuelle dans notre pays n'est pas liée à votre élection mais je suis déçu que certains ministres que vous avez choisis ne supportent même pas l'idée de voir une femme voilée sur le territoire", explique ainsi Yassin Bellatar dans sa missive.

Yassin Bellatar : des propos jugés sexistes

L’habitué des polémiques et des échanges tendus n’a encore, ce jeudi 9 janvier 2020, pas dérogé à la règle. Invité sur le plateau de Balance ton Post, présenté par Cyril Hanouna sur C8, l’humoriste a choqué les internautes et téléspectateurs. En cause, des propos jugés sexistes à l’encontre de Laurence Sailliet, ex-porte-parole des Républicains.

Alors qu’il est interpellé par Éric Naulleau, celle-ci essaie de lui poser une question. Il la coupe aussitôt : "Madame rose bonbon, je finis avec lui. Non, parce que je ne me souviens plus de son nom ", se justifie-t-il.

Outrée, la chroniqueuse lui répond aussitôt : "Vous êtes tellement médiocre ; j’avais une faible opinion de vous, mais là, avec cette faible remarque, là, vous avez clôturé… Je vous laissais un petit espace en me disant ‘peut-être que c’est un mec à peu près structuré’, mais vous êtes une espèce de macho, méprisant pour les femmes, vous avez clôturé votre profil", lance Laurence Sailliet.

Avant d’énoncer : "Je suis une femme, excusez-moi en rose, mais je peux parler quand même. En France, les femmes parlent."