Retraites : Villepin veut abroger la réforme Borne au profit de la retraite à points

L'ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, a annoncé, lundi 23 juin, la création de son propre parti, appelé La France humaniste, dont il sera le président d’honneur. "J’ai décidé de créer un mouvement d’idées, de citoyens, à travers la création d’un parti politique", a-t-il déclaré dans une interview au Parisien, précisant qu’il s’agissait d’un "mouvement ouvert à tous" ayant déjà "plusieurs dizaines d’implantations locales".
"Nous avons besoin de rassembler tous les Français pour défendre la justice sociale et l’ordre républicain", a-t-il ajouté. Dénonçant une "logique de surenchère permanente" de la part des politiques, Dominique de Villepin, 71 ans, affirme revenir sur le devant de la scène pour que les Français ne soient pas "prisonniers d’un clivage entre la radicalité de LFI et celle du RN".
Et "dans la perspective de 2027", Dominique de Villepin souhaite supprimer la réforme des retraites et la mesure très impopulaire d’âge de départ à 64 ans, au profit d’un système par points, projet qu'il a présenté mardi 24 juin. La réforme des retraites de 2023, passée aux forceps, a "cassé l'esprit de réforme dans ce pays et créé une défiance des Français vis-à-vis des projets portés par les politiques", a déclaré sur France Inter l'ancien locataire de Matignon.
"La réforme à points était une bonne idée"
S'il était au pouvoir, abrogerait-il la réforme Borne ? "Absolument. Je crois qu'il faut arrêter de parler d'un âge légal, 64 ans, pour se concentrer sur le respect d'un certain nombre d'années, d'un certain nombre d'annuités et donc sortir de ce traumatisme", a-t-il expliqué.
Premier volet de son plan : reprendre "le projet de réforme à points", selon lui "plus lisible et plus juste", telle qu'elle a été abandonnée en 2020 en raison de l'épidémie de Covid-19. "La réforme à points était une bonne idée, elle était sur la table et Édouard Philippe a saboté cette réforme", en y introduisant une mesure d'âge pivot rejetée par la CFDT, a-t-il regretté.
Ensuite, a-t-il développé, "il faut que nous introduisions le respect de critères de pénibilité", qu'Emmanuel Macron avait restreint. Enfin, "la capitalisation peut apporter quelque chose, mais à la marge du système de répartition" qui "a la confiance des Français".
Interrogé sur l'échec du "conclave", sur les retraites, il a assuré souhaiter que "François Bayrou puisse rattraper les choses" car "l'avenir de son gouvernement en dépend sans doute". Il s'est néanmoins prononcé contre une motion de censure faisant chuter le gouvernement au nom de "la stabilité". "L'immobilisme, il faut tout faire pour essayer de l'amender", a-t-il tancé, appelant à "créer les conditions de la recherche du consensus".