Réforme des retraites : nouvelle semaine à haut risque pour le gouvernement©Blondet Eliot/ABACAabacapress
La contestation contre la réforme des retraites se poursuit ce mardi 28 mars, avec une nouvelle journée de mobilisation. En attendant, le chef de l'Etat reçoit la Première ministre et des membres de la majorité ce lundi, pour tenter d'éteindre l'incendie. Remaniement, référendum... Quelles sont les options sur la table ?
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Nouvelle semaine à haut risque. La contestation contre la réforme des retraites et le passage en force du gouvernement se poursuit dans la rue, après plusieurs soirées de débordements à Paris comme dans les grandes villes du pays. Une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle contre le texte est prévue ce mardi 28 mars, la dixième depuis le début du mouvement. À la veille de ce nouveau rapport de force, l’exécutif réfléchit à la meilleure manière de sortir de la crise.

Réforme des retraites : réunion de crise à l'Elysée

Emmanuel Macron reçoit Elisabeth Borne à l’Elysée ce lundi 27 mars, avec un objectif en tête : aller de l’avant et clore ce dur chapitre sur les retraites. Une convocation qui a tout l’air d’être une réunion de crise et ce tête à tête sera suivi d’une rencontre avec les principaux cadres de la majorité. Comme l’explique Le Parisien, la Première ministre a pour objectif, nouvellement fixé par le président, d’élargir la majorité à l’Assemblée nationale. Mais cela suffira-t-il à apaiser la situation ? Rien n’est moins sûr.

Interrogé par le quotidien francilien, un proche d’Emmanuel Macron explique que les événements de ces derniers jours "donnent le sentiment qu’il y a le désordre partout et sur tous les sujets. Ce qui est très avantageux pour les extrêmes". L’urgence pour l’exécutif est donc d’éteindre ces départs de feu et d’éviter qu’ils se propagent dans les prochains jours, ce qu’a commencé à faire le chef de l’Etat en se mettant "à disposition de l’intersyndicale" afin d’avancer sur d’autres sujets que la retraite. En ligne de mire : les fins de carrière, les conditions de travail, la rémunération etc., car "le président n’a pas l’intention de faire une pause par rapport aux retraites", explique un proche au Parisien. Néanmoins "il cherche à redynamiser la relation avec les syndicats", ajoute-t-il.

En plus de cette main-tendue aux syndicats, Emmanuel Macron œuvre en coulisses pour donner un nouveau souffle à son quinquennat. Trois outils sont sur la table, dont un remaniement. Le gouvernement peut-il sauter cette semaine ? Ce qui ressemble à une réunion de la dernière chance est aussi prévue ce lundi.

Réforme des retraites : faut-il s'attendre à des annonces ?

Emmanuel Macron compte sur ses troupes. Après avoir reçu Elisabeth Borne, le chef de l’Etat convoquera différents ministres ce lundi, lors d’une réunion pour la "présentation par Elisabeth Borne de la feuille de route des concertations qu’elle tente de mener pour élargir la majorité", détaille Le Parisien. Interrogé, un participant ne cache pas son scepticisme : "Emmanuel Macron nous écoutera, parlera peu, nous sondera sur les réformes qui nous paraissent prioritaires. Mais il ne faut pas s’attendre à des annonces. Le président veut surtout mettre en scène une dynamique politique".

Cela sera-t-il suffisant, dans la tourmente actuelle ? Rien n’est moins sûr et le président de la République garderait trois cartes en main, prêtes à être mises sur la table si la situation l’exige. Alors, remaniement ou pas remaniement ?

Réforme des retraites : un remaniement "pas à la hauteur" du moment

Emmanuel Macron et le gouvernement disposent actuellement de trois outils, rappelle Le Parisien :

  • Le remaniement
  • Le référendum
  • La dissolution de l’Assemblée nationale

Interrogé par le quotidien francilien, un "pilier de la majorité" commente ces différentes options : "Un remaniement ne serait pas forcément à la hauteur du moment, une dissolution se traduirait par un bloc central – où nous devrions perdre une trentaine de sièges – et deux pôles extrêmes, donc cela ne changerait pas fondamentalement la donne. Enfin, un référendum ne pourrait porter que sur les retraites, sinon ce serait hors sujet".