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En soutenant son ancien rival, Dominique de Villepin a surpris l'opinion ainsi que sa famille politique. Mais à quoi joue-t-il  ?

Elle paraît loin l’époque du "croc de boucher" que promettait Dominique de Villepin à Nicolas Sarkozy. Tout aussi lointaine la période où le premier trouvait des airs de Napoléon chez le second. Car oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, Dominique de Villepin soutient maintenant Nicolas Sarkozy. Mieux, il est le seul à avoir répondu favorablement à l’invitation faite par le nouveau président de l’UMP souhaitant créer un comité des anciens Premiers ministres au sein du parti. Alors, comment expliquer cette réconciliation inattendue ?   

"Je suis prêt à apporter ma contribution pour ces deux prochaines années"

Faut-il voir dans une ambition politique derrière cette nouvelle posture ? Pourquoi pas. Interrogé par l’AFP sur les raisons de son retour dans l’arène politique, l’ex-Premier ministre explique vouloir mettre son expérience à disposition : "dans la situation dramatique du pays actuellement, je suis prêt à apporter ma contribution pour ces deux prochaines années. Ma seule préoccupation est de présenter une vraie alternative" a-t-il déclaré. Geste fort, il a également confié vouloir reprendre sa carte à l’UMP.

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Reste alors à définir l’objectif que s’est fixé l’avocat d’affaires. La primaire ? C’est "totalement exclu" répond l’intéressé. Une possible nomination au Quai d’Orsay en cas de victoire de Nicolas Sarkozy ? Après tout, ce serait compréhensible. Ancien ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin travaille encore énormément à l’international. Mais non, même son de cloche. "Je n’aspire à rien, je ne veux rien, je ne veux pas de poste" répète-t-il. À l’entendre, aucune ambition personnelle ne se cacherait derrière son ralliement. Ainsi, certains croient savoir que les causes de son ralliement son peut-être à chercher du Qatar.

Une piste vers le Qatar ?

"Le Qatar est le principal client de l'avocat Villepin, or Sarkozy est ami avec les puissants de cet émirat" explique au Parisien un cadre du parti, par ailleurs rival de ce nouveau duo. Une version qui fait écho à celle avancée par certains observateurs qui voient dans le rapprochement entre ces deux anciens ennemis une convergence d'intérêts. Selon Libération, Dominique de Villepin aurait l’épouse de l’ancien émir du Qatar, Sheikha Mozah, comme cliente.

Faux, répond l’intéressé. "Je n’ai jamais eu aucun contrat avec le Qatar" s’est-il défendu auprès de l’AFP. Or l’entourage de Bruno Le Maire, son ex-directeur de cabinet, entretiendrait cette version selon Libération. "Je sais pourquoi il fait ça. Je ne veux pas en dire plus" a par ailleurs confié, mystérieux, l’ancien ministre de l’agriculture au JDD.  

Des ambitions pour 2017, des intérêts pour le Qatar dont Nicolas Sarkozy est très proche ou encore un problème d’égo l’opposant à Bruno Le Maire… Beaucoup de données peuvent expliquer l’allégeance précipitée que Dominique de Villepin a prêtée son ancien rival. Pour sa part, l’ancien Premier ministre jure  que son ralliement s’explique par le fait que "Nicolas Sarkozy a beaucoup changé" ayant "appris de ses erreurs". Dans la classe politique comme dans l’opinion, Dominique de Villepin semble être bien seul à faire ce constat.

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