Plus de 2000 bouteilles de “Sniper 1000” ont été saisies par les autorités depuis le début de l’année alors que sa commercialisation est interdite en France depuis 10 ans.
L'agence russe du transport aérien,Rossaviatsia, a confirmé, le 24 août, le décès d’Evgueni Prigojine suite à un crash d'avion dans la région de Tver en Russie. Mais qui était réellement celui qu’on surnommait le “cuisinier de Poutine” ?
De jeune sportif à bandit : l'enfance d'Evgueni Prigojine
Tout comme Vladimir Poutine,EvgueniPrigojine est né àLéningrad, dans l’actuelle Saint-Pétersbourg, le 1er juin 1961. Son cursus scolaire est assez différent des autres, puisqu’il fait partie d’une académie sportive qui lui permet de pratiquer le ski de fond chaque jour. Visant un avenir professionnel dans ce sport,EvgueniPrigojine n’a finalement pas le niveau pour pouvoir envisager de faire carrière. C’est à ce moment-là qu'il commence à sombrer dans la délinquance. En effet, tout juste majeur,EvgueniPrigojine est condamné à de la prison avec sursis pour vol. Par la suite, il sera de nouveau arrêté et condamné, cette fois-ci, à douze ans de prison pour brigandage, escroquerie, et cambriolage.
De la prison à la restauration
Prigojine sera libéré en 1990.À cette période, la Russie est en plein changement. L’URSS va mal et sa chute est proche. Alors qu’il sort de prison et continue de faire partie du banditisme, Prigojine devient vendeur de hot-dog. Obtenant des parts dans une chaîne de supermarchés, les affaires du futur patron de Wagner sont au beau fixe.
Prigojine deviendra par la suite le gérant d’un restaurant gastronomique, ce qui lui permettra de côtoyer de nombreux hommes politiques influents, tels que Georges Bush, Jacques Chirac, le prince Charles, mais surtout le maire-adjoint de l'époque, Vladimir Poutine. Alors qu’il est en pleine ascension, Poutine nouera des liens amicaux avec Prigojine.
Evgueni Prigojine : son ascension fulgurante
Lorsqu’il arrive à la tête de la Russie, devenant Président en 2000, Poutine continuera de fréquenter ce restaurant, et Prigojine deviendra le traiteur de grands événements officiels, la plupart pour le Kremlin, ce qui vaudra àPrigojine le surnom de “cuisinier de Poutine”. Il obtiendra aussi des contrats publics comme celui de fournir les cantines des écoles de Moscou et Saint-Pétersbourg, ce qui lui rapportera des milliards de roubles. Pourtant, si ce dernier devient de plus en plus important au sein de la Russie, il connaîtra une chute brutale.
Fournissant les rations de l’armée fédérale,Prigojine décide de créer Wagner en 2014, au moment de l’invasion de la Crimée ukrainienne. Cette milice paramilitaire, alors active en Libye, en Syrie, en République Centrafricaine et au Mali, mènera par la suite “des opérations de manipulation pour discréditer l’armée française. Wagner opérera dans une dizaine de pays africains”, comme nous l'indiquent nos confrères de La Dépêche. Il devient alors l’un des “protagonistes publics du conflit russo-ukrainien avec 40 à 50 000 hommes déployés sur lesquels il exerce une discipline implacable et cruelle. L’homme à la mine patibulaire va jusqu’à des exécutions filmées de ses combattants récalcitrants”.
Prigojine versus Poutine
Mais alors que Prigojine veut conquérir Bakhmout, il dénigre l’armée russe, déclare le manque de munitions envoyé pour sa conquête, et remet en cause, voire critique, les choix pris par Moscou. C’est alors qu’il se met de nombreuses personnes influentes du Kremlin à dos.
Fin juin dernier, le patron de Wagner se rebelle contre l’armée russe. Il se dit « prêt à mourir » avec ses 25 000 hommes pour « libérer le peuple russe ». L'oligarque dit vouloir se battre contre «la corruption, le mensonge et la bureaucratie» dont il accuse la Russie. Pourtant, moins de 24 heures après ces propos, Prigojine abandonne à 200 kilomètres de Moscou. Ce dernier arrivera à négocier un exil au Bélarus avec Poutine tout en continuant ses activités militaires, mais sera finalement revenu sur le territoire russe à plusieurs reprises.
Quelques semaines plus tard,Prigojine trouvera la mort dans un crash d’avion. Selon de nombreux observateurs et dirigeants politiques, Vladimir Poutine serait responsable de sa mort. C’est le cas de GlebIrisov, ancien lieutenant de l'armée de l'air russe, aujourd'hui en exil, qui affirme que l'avion a été "frappé" depuis l'extérieur.