Débat Hayer Bardella : les enjeux d'un duel très attendu
Coup d’envoi à 21h00. Ce jeudi 2 mai, se tient le premier grand rendez-vous politique des élections européennes avec le débat organisé entre Jordan Bardella et Valérie Hayer, diffusé à 21h00 sur la chaîne BFMTV.
Pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cette première rencontre entre les deux candidats, la rédaction de Planet vous propose de faire le point sur ses grands enjeux, pour les candidats et leurs partis et, plus généralement, pour ces élections (voir le diaporama ci-dessous).
Un match déséquilibré ?
Et ces enjeux se révèlent bien différents pour les deux opposants eux-mêmes. La plupart des commentateurs politiques qui se sont déjà exprimés sur ce face-à-face font observer le déséquilibre entre les deux candidats. Sur BFMTV, qui sera l’hôte de ce duel, l’éditorialiste Matthieu Croissandeau détaille les forces en présence : “on a la nouvelle star, le ‘new kid’ de la politique”, qui affronte une Valérie Hayer “inconnue des Français.” Même constat dans une dépêche de l’AFP diffusée par Yahoo.fr.
Glucksmann en hausse
Il faut dire qu’avec près d’un tiers des intentions de vote selon les derniers sondages, le candidat RN âgé de 28 ans, se détache de ses rivaux. En face, Valérie Hayer, créditée d’environ 17% d’intentions de vote, et longtemps restée dans l’ombre du gouvernement - au point que le camp Bardella avait appelé à un débat avec Gabriel Attal - est dépassée sur la gauche par Raphaël Glucksmann. Le candidat PS-Place Public obtiendrait 23% des intentions de vote selon un sondage Odoxa-Mascaret pour Public-Sénat et la presse régionale, rapporte le Télégramme.
“Sans attaque sous la ceinture”
La veille du débat, lors d’un meeting à Perpignan, le candidat RN a exprimé ses intentions quant au “ton” de cette rencontre avec Valérie Hayer : “Parlons du destin de la France (...) sans caricature, sans attaque sous la ceinture”. En attendant de vérifier si la qualité des échanges lui donnera raison, voici les principaux enjeux de ce débat.
Pour Jordan Bardella : démontrer son sérieux
Le champion du RN, âgé de 28 ans, s'est lancé très jeune en politique, adhérant au Front national à seulement 17 ans. Toutefois ses compétences sont régulièrement mises en doute, comme le souligne par exemple cet article du Point, selon lequel, cela ne constitue pas nécessairement un obstacle à sa réelection comme député européen.
Pour Valérie Hayer : faire sa place
La candidate Renaissance, pâtit d'une moindre médiatisation et donc d'une notoriété beaucoup plus faible. Pour soutenir celle qui préside le groupe Renew au Parlement européen, la majorité souligne sa maîtrise des dossiers sur le fond, comme le rappelle une dépêche AFP. "Hayer a le ton juste, le contenu", défendrait ainsi une ministre, citée par l'agence de presse.
Pour le RN : asseoir sa position
Le parti de Marine Le Pen, en tête dans les sondages pour le scrution européen du 9 juin, tente d'imposer "son projet face au bilan" d'Emmanuel Macron, comme l'avait mis en avant Jordan Bardella à la suite de la conférence donnée à la Sorbonne par le chef de l'Etat fin avril.
Pour la majorité : défendre un bilan
Pour Renaissance, parti de la majorité au pouvoir, il s'agit notamment de défendre le bilan du gouvernement. Ce serait d'ailleurs l'une des raisons de l'engouement que suscite ce scrutin européen, comme le note un politologue cité par Franceinfo : cette élection "a toujours été un scrutin intermédiaire qui permet de sanctionner le gouvernement."
Quels sujets de fond ?
Au coeur des échanges, il faudra s'attendre à ce que que soient abordées des thématiques telles que l'immigration - principal cheval de bataille du RN - mais aussi la situation en Ukraine, au Proche-Orient, l'écologie et l'agriculture, ainsi que l'endettement de la France et ses conséquences plausibles pour les Français.
Deux visions opposées de l'Europe
Concernant plus précisément le rôle des institutions européennes, les deux députés sortants évoqueront peut-être ou seront interrogés sur leur implication personnelle dans les travaux du Parlement européen.
Un match retour ?
Suite aux sollicitations du RN, Gabriel Attal avait fait savoir lors d'une réunion qu'il serait prêt à monter directement au créneau, et à débattre directement avec le candidat d'extrême droite.