7 grands criminels qui ont été libérés de prison récemment
Marc Dutroux, Guy Georges, Tommy Recco… Dernièrement, la possible libération des criminels tristement célèbres a fait la une.
Théoriquement libérable depuis 2013, Marc Dutroux aurait depuis déposé plusieurs requêtes de remise en liberté. En 2018, il s’est même fendu d’une « lettre d’excuses » aux familles de ses victimes, pour « faire bien » dans son dossier.
Ses demandes ont été rejetées, notamment à la lumière de récentes expertises psychiatriques définissant toujours le « monstre belge » comme un psychopathe, et donc, comme extrêmement dangereux pour la société.
Pour Tommy Recco, le « plus vieux détenu de France » qui a été condamné par deux reprises à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir tué 7 personnes, même refus côté justice.
Le combat de certaines familles
Depuis qu’il est incarcéré en 1984, l’homme de 87 ans a présenté pas moins de 21 demandes de libération conditionnelle. Toutes ont été rejetées, au grand soulagement des familles de ses victimes.
Quant à Guy Georges, le « tueur de l’Est parisien » condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 2001 assortie de 22 ans, il serait théoriquement libérable depuis 2020. Mais il n’aurait pas présenté de demande, honorant pour l’instant la promesse, adressée aux familles de ses victimes lors de son procès : « Je ne sortirai jamais de prison. Vous serez tranquilles. »
En France, de nombreuses familles de victimes se battent justement pour les responsables de leurs malheurs restent derrière les barreaux coûte que coûte. Car il arrive, notamment grâce au jeu de remise des peines, que certains criminels au passé judiciaire particulièrement lourd soient libérés au bout de quelques années de prison.
Des conditions à la libération des criminels
Souvent, lorsqu’un condamné présente une demande de libération, il doit réunir plusieurs critères, notamment avoir été au bout de sa période de sureté, mais aussi présenter un comportement favorable en détention, et avoir un projet viable de réinsertion. Lorsqu’une telle demande est effectuée par le détenu, ses victimes ou les familles de celles-ci en sont informées, et peuvent émettre au juge d’application des peines, qui statue sur cette demande, un avis (favorable ou défavorable) à cette libération.
Mais le juge demeure seul décisionnaire.
Souvent, plusieurs mesures de contrôle sont imposées à un détenu ayant été condamné pour des crimes violents, lorsqu’il sort de prison. Il peut être placé sous surveillance électronique (avec un bracelet), en semi-liberté, ou être soumis à une obligation de soins, une limitation de ses déplacements, et à des rendez-vous obligatoires, au commissariat ou à la prison.
En France, chaque année, des dizaines de criminels sont ainsi « libérés » dans la nature, après avoir purgé leur peine ou une partie de celle-ci. Découvrez 7 d’entre eux.
Jean-Claude Romand
Le 9 janvier 1993 à Prévessin-Moëns dans l’Ain, Jean-Claude Romand, qui vit dans le mensonge depuis 20 ans, tue sa femme et ses deux enfants de sept et cinq ans. Le lendemain, il abat ses deux parents.
Jean-Claude Romand se faisait passer pour un éminent médecin de l’Organisation Mondiale de la Santé, alors qu’il était au chômage et vivait de prêts et sur de lourdes dettes.
En juillet 1996, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 22 ans de sureté. Il est libéré le 28 juin 2019 et vivrait depuis dans un monastère. Sa libération conditionnelle avait créé un tollé dans l’Hexagone et provoqué notamment l’indignation d’Emmanuel Crolet, son beau-frère.
Roland Cazaux
C’est l’un des pires violeurs en série qui ait sévi sur le territoire français.
De 1987 à 2002, Roland Cazaux viole au moins 36 femmes entre Arcachon et Hossegor. Il est surnommé « le chat » par les enquêteurs, car il perce des trous dans les volets de ces victimes afin de les observer avant de passer à l’acte. Pendant des années, il passe à travers les radars de la justice. Il est finalement interpellé en 2002, et condamné en 2005 à 14 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers.
En 2015, son avocat a annoncé que Roland Cazaux était en liberté conditionnelle depuis 2012, après seulement 12 ans derrière les barreaux. Mais l’homme serait soumis à un contrôle judiciaire assez strict, avec une obligation de soins et un suivi socio psychologique, pendant au moins 15 ans.
Geneviève Lhermitte
Le 27 février 2007, à Nivelles en Belgique, Geneviève Lhermitte, égorge un à un ses cinq enfants âgés de 4 à 14 ans, profitant de l'absence de son mari, parti à l’étranger. La mère tente ensuite de se suicider, après avoir envoyé une lettre à l’un de ses amis dans laquelle elle confie « J'ai pris ma décision de partir avec mes enfants très loin et pour toujours ». Mais elle survit. Rapidement, la question de son discernement se pose. La mère de famille, déjà suivie pour des troubles psychologiques, était-elle en état de démence au moment des faits ? Un collège de psychiatres estime finalement qu'elle est bien responsable de ses actes. Et en 2008, Geneviève Lhermitte est condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité.
En 2015, elle se marie, en prison, avec un codétenu, libéré depuis. En 2019, elle demande à son tour une libération conditionnelle, qu’elle finit par obtenir. Elle vit d’abord dans un centre psychiatrique fermé, avant d’être transférée en 2020 dans un lieu plus « ouvert ». En septembre 2021, la mère infanticide y aurait fait une tentative de suicide.
Patrick Trémeau
Ce violeur en série, surnommé « le violeur des parkings » a d’abord sévi dans les années 90, dans les 11e et 20e arrondissements de Paris. La nuit, il suivait puis attaquait des femmes seules dans les parkings souterrains de la capitale. Il aurait fait une douzaine de victimes. Interpellé en 1995, il est condamné en 1998 à 16 ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sureté de 8 ans. Il est libéré en 2005 après 10 ans de détention.
Patrick Trémeau va alors profiter de sa liberté pour récidiver.
Il viole trois femmes en l’espace de quelques jours, à Paris, quelques semaines seulement après sa sortie de prison. Rapidement confondu, il est condamné en 2009 à 20 ans de réclusion criminelle, dont 10 ans de sureté.
Il est libéré le 17 juin 2021. L’homme de 58 ans se serait depuis installé à Saint-Denis, en région parisienne, ce qui a provoqué l’ire de certains habitants. Le « violeur des parkings » se serait même fait agresser à son domicile dans le nuit du 6 au 7 août 2021.
Eric Bruyas
On l’appelle « Le Romand du Rhône ». Le 30 mai 1995, à Saint-Andéol-le-Château, dans le Rhône, quatre membres de la famille Bébien (le père Vincent, 47 ans, la mère Odette, 46 ans, et deux de leurs trois enfants, Vincent, 21 ans et Aline, 16 ans) sont retrouvés morts au domicile familial, victime de plusieurs tirs de carabine. La maison est carbonisée. Très vite, la police suspecte leur gendre, Eric Bruyas, d’avoir voulu se débarrasser d’eux pour toucher l’héritage. Sa femme est aussi un temps suspecté de complicité, avant d’être mise hors de cause.
En 1999, Eric Bruyas est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sureté de 22 ans pour le quadruple meurtre. Derrière les barreaux, il clame son innocence, et assure que ce soir-là, ce sont des hommes cagoulés qui ont tué la famille, et que lui aurait simplement mis le feu à la maison pour épargner à son épouse un choc. Il demande la révision de procès en 2011, mais la justice le lui refuse. A partir de 2017, Eric Bruyas, désormais libérable, se voit refuser toutes ses demandes de remise en liberté.
Une suspension de peine lui est finalement accordée le 25 octobre 2021, en raison de son état de santé.
Alexi Polevoi
Le 26 février 1995, à Louveciennes (Yvelines), Alexi Polevoi, 16 ans et demi, s’empare des armes à feu que collectionne son père, un riche homme d’affaires russe et le tue, avant d’abattre sa belle-mère, les parents de celle-ci, ainsi qu’un couple de leurs amis. Il épargne seulement sa demi-sœur de 3 ans qui dort à l’étage, puis dérobe la carte bancaire de son défunt père et se rend à Paris où il s’offre cocktails et prostituées.
En rentrant chez lui, il appelle la police et fait croire à l’intrusion fatale d’un cambrioleur. Mais après quelques heures de garde à vue, il avoue. Son père l’humiliait et le violentait sans cesse : il a voulu en finir.
Quelques jours plus tard, l’adolescent mis en examen pour sextuple assassinat et écroué dans une prison pour mineurs revient sur ces aveux, et accuse la mafia russe d’être derrière le massacre. Trop tard. Il est condamné en 1998 à huit ans de prison. Il a été libéré en juillet 2000, après cinq ans de détention, grâce à plusieurs remises de peine. Depuis, il aurait été mêlé à une affaire d’extorsion de fonds.
Florence Rey
La presse l’avait surnommée « la tueuse de flics ». En octobre 1994, Florence Rey, 19 ans et Audry Maupin, 22 ans, deux jeunes étudiants en couple, abattent deux policiers et un chauffeur de taxi, place la Nation, à Paris, dans une tentative de braquage ratée. Ils tueront un troisième policier pendant leur cavale. Audry Maupin sera abattu par les forces de l’ordre au moment de l’interpellation. A l’époque, l’affaire provoque un émoi certain, et une grande incompréhension dans toute la France.
En septembre 1998, Florence Rey comparait, seule, devant les assises de Paris. Elle refuse de s’exprimer. Ses avocats tentent de minimiser sa responsabilité dans le drame, assurant qu’elle n’a fait que suivre son compagnon et qu’elle n’a tiré aucune des balles mortelles. Elle est condamnée à 20 ans de réclusion criminelle sans période de sûreté.
Le 2 mai 2009, Florence Rey est libérée, après 15 ans derrière les barreaux, durant lesquels elle a notamment poursuivi ses études et entamé une relation avec le réalisateur Jacques Richard, de 21 ans son aîné. Elle travaillerait depuis dans l’édition.