Interview d'Emmanuel Macron : pouvoir d'achat, industrie... Toutes ses annonces ©Jacovides Dominique/Pool/ABACAabacapress
Ce jeudi 11 mai 2023, Emmanuel Macron a fait plusieurs annonces lors d'une interview accordée à Challenges. Réforme des retraites, pouvoir d'achat, logement… Quelles seront les prochaines mesures prises par le gouvernement ? Eléments de réponse.
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Emmanuel Macron tente de tourner la page de la contestée réforme des retraites. Après la présentation par Elisabeth Borne d’une feuille de route de "100 jours" le 26 avril 2023, le président entame de nouveaux chantiers législatifs. Pour préciser ses projets, Emmanuel Macron a accordé une interview au magazine Challenges dans laquelle il fait plusieurs annonces importantes sur les prochaines mesures de son quinquennat. Quelles sont-elles ?

Réindustrialiser la France : la promesse d’une augmentation du pouvoir d’achat ?

Ce jeudi 11 mai, le chef de l’Etat reçoit 150 chefs d’entreprise et parlementaires dans la salle des fêtes de l’Elysée afin de présenter sa nouvelle ambition pour la France : la réindustrialisation, "la mère des batailles" selon lui. D’après Emmanuel Macron, "le rapport à l’industrie est une bonne partie de l’explication du mal français […] Réindustrialiser c’est créer du pouvoir d’achat, financer notre modèle social, apporter des solutions à la transition écologique, construire un avenir pour nos enfants, attirer l’innovation et les talents de tous les secteurs."

Concrètement, il s’agira "de mettre en place des procédures hypersimplifiées pour accélérer les implantations industrielles et diviser par deux les délais, réinvestir davantage dans les sites clés en main, renforcer l’utilisation de friches industrielles…" Si la réindustrialisation est présentée comme la solution à bien des maux, quels seront les autres grands chantiers à venir ? Quelles en seront les applications ?

Réforme des institutions : repenser la Vème République ?

Alors que le chantier s’annonce d’envergure et que le camp présidentiel ne dispose pas de la majorité à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron se déclare prêt à réformer l’Etat. "Nous allons désormais ouvrir plusieurs nouveaux chantiers: la simplification sur laquelle nous ne sommes pas allés assez loin, la déconcentration pour remettre du muscle dans notre fonction publique. Nous avons aussi un problème de clarification, toutes administrations publiques confondues", détaille-t-il pour Challenges.

Les ambitions du président, peu précises, interrogent. Dans le contexte tendu actuel, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, juge sur France Inter que "cela ne me paraît pas un climat propice à une révision profonde de nos institutions […] Il faut faire très attention avec nos institutions et ne pas forcément les modifier de façon brutale ou massive". Comment Emmanuel Macron compte-t-il réformer la Vème République ? En attendant de préciser davantage son projet, il énumère d’autres de ses ambitions à nos confrères de Challenges.

Energie, immigration, enseignement… "L’agenda est chargé"

"Parallèlement, nous continuerons à réformer. L’enseignement supérieur, l’industrie verte, l’énergie… L’agenda est chargé. Pour certains sujets, nous n’avons pas besoin d’une loi, pour d’autres lorsqu’une loi est nécessaire nous bâtirons une majorité", liste Emmanuel Macron à nos confrères de Challenges. Le nombre important de chantiers à venir et le peu de temps pour les lancer posent question. "L’essentiel est de garder le cap." Mais en quoi consiste-t-il ?

Lors de l’allocution présidentielle du 17 avril, l’opposition s’en était déjà inquiétée. Pour le président des Républicains Eric Ciotti, les nouveaux chantiers sont "un catalogue de vœux pieux sans la moindre remise en cause." Selon, Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, "son second souffle, son nouveau départ est raté".

La difficulté de trouver le bon moyen de relancer le débat politique et de tourner la page des retraites est parfaitement exemplifier par le projet de loi sur l’immigration. A la recherche de soutiens, le gouvernement Borne a décidé de revoir sa proposition de loi et de proposer un texte en juillet. Rendez-vous dans 100 jours.