Interview de Nicolas Sarkozy : la gauche réagit

Publié par Sylvain Lacombe
le 3/07/2014
le
3 minutes
france2012 legislatives parlement ps leroux
<p>Interviewé mercredi soir sur <em>Europe1</em> et <em>TF1</em>, Nicolas Sarkozy a mis en doute la neutralité des juges d’instruction et a dénoncé un acharnement judiciaire à son encontre. Les politiques de gauche n’ont pas tardé à régair à ses propos.</p>

Alors qu’il a été mis en examen dans la nuit de mardi à mercredi, Nicolas Sarkozy a tenu à s’expliquer "devant les Français" . L’entretien, mené par Gilles Bouleau (TF1) et Jean-Pierre Elkabbach (Europe1), n’a pas tardé à faire réagir la gauche.

Bruno Le Roux rejette l'idée d'un "acharnement judiciaire"

france2012 legislatives parlement ps leroux

Interrogé par BFM-TV sur l’interview de Nicolas Sarkozy, Bruno Le Roux a déclaré que "la justice doit fonctionner de la même façon pour tout le monde".
Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale a en outre rejeté l’idée, dans un communiqué, que l’ex-président puisse être "la victime d'un complot politique ou d'un acharnement judiciaire", comme le dénoncent ses soutiens. Selon lui "M. Sarkozy manque à tous les principes de responsabilité quand il cherche à dresser l'opinion contre ses juges".

Bruno Le Roux est allé encore plus loin en écrivant que "c'est devant la justice que se traitera cette affaire et les confusions, intimidations ou ambitions politiques ne peuvent se substituer à celle-ci". "Les Français ont tourné la page d'un système qu'il a mis en place et qui a sans cesse confondu les affaires de l'Etat avec ses intérêts et ceux de son clan", a-t-il ajouté.

Plutôt un "j'abuse" qu'un "j'accuse" estime Cambadélis

le parti socialiste français (ps) mp jean-christophe cambadelis répond aux questions des journalistes à son arrivée le 21 aout 2011 à la ville du onzième arrondissement de paris, avant une réunion ps afp photo miguel medina

Jean-Christophe Cambadélis n’est pas non plus en reste. Le premier secrétaire PS a raillé Nicolas Sarkozy en déclarant ce jeudi matin sur RTL que l’ex-président mis en examen "a voulu prononcer un 'J'accuse', il a surtout prononcé un 'J'abuse' ". Pour l’homme politique de gauche, l'ancien chef d'Etatt à été trop loin. "Ce n'est pas parce qu'on a la présomption d'innocence qu'on peut insulter les magistrats, le gouvernement, le président", a-t-il affirmé.

Jean-Cristophe Cambadélis s’est également fait un malin plaisir de rappeler la petite phrase que Nicolas sarkozy avait adressée à Dominique Strauss-Kahn lors de l'affaire du Sofitel : "répondez à vos juges et épargnez aux Français vos commentaires."

Pour Stéphane Le Foll, la procédure doit aller jusqu'au bout

le ministre français de l'agriculture, stéphane le foll, arrive à une réunion ministérielle sur l'emploi avec le président de la france au palais présidentiel d'elysée, à paris, le 4 mars 2013 afp photo bertrand langlois

Interrogé ce jeudi sur Europe 1, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a estimé que Nicolas Sarkozy avait eu recours à "la stratégie bien connue" de "à contre-attaque ou l'attaque" en portant "des accusations de manière assez générale".
"Il y a une procédure judiciaire, elle doit aller au bout pour que les choses soient claires. Il est arrivé, et (M. Sarkozy) l'a rappelé, comme dans l'affaire Bettencourt, qu'à la fin de la procédure, il y ait eu un non-lieu", a rappelé l’ancien ministre de l’Agriculture.

Bartolone soutient "la justice"

claude bartolone, président socialiste de l'assemblée nationale française, s'entretient avec des personnes lors du congrès europe ecology les verts (eelv) le 18 septembre 2012 à nantes, ouest de la france afp photo jean-sebastien evrard

Claude Bartololone a lui déclaré sur I>télé : "quand on a été président de la République, on ne malmène pas la République et ses institutions". Le président de l’Assemblée nationale a affirmé avoir "été marqué par ses déclarations qui étaient un sale coup porté à la justice".

Le plus ironique reste Jean-Jacques Urvoas

france société religion gay mariage

La déclaration la plus cynique reste certainement celle du député socialiste Jean-Jacques Urvoas. En effet, ce dernier a ironisé ce mercredi matin sur BFM-TV en déclarant : "comme Paul Bismuth (le nom d’emprunt de l'ex-président) se sent en difficulté, Nicolas Sarkozy attaque".

Pour Olivier Dartigolles, "Sarkozy a enfilé de très gros sabots"

france politique fête ps dartignolles

De son côté, le porte-parole du PCF Olivier Dartigolles a lui aussi publié un communiqué très sévère vis-à-vis de l’intervention de Nicolas Sarkozy face à Jean-Pierre Elkabbach et Gilles Bouleau. "Des agapes au Fouquet's à sa garde à vue dans les locaux de la direction centrale de la police judiciaire, l'odeur de l'argent puis des affaires place aujourd'hui l'ancien président de la République au cœur d'une instruction judiciaire qui doit aller jusqu'à son terme dans le respect de l'indépendance de la Justice", a-t-il écrit. Il a ensuite fustigé les termes employés par l’ancien président de la République au cours de l’interview : " ‘Instrumentalisation politique de la justice’, ‘chef d'accusation grotesque’, ‘petite minorité militante’... En parlant des magistrats en charge du dossier, Sarkozy a enfilé de très gros sabots".

Partager :

Google News