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Le maire de Paris, Bertrand Delanoë a récemment attaqué en justice le magazine Capital. L'élu accuse l'émission diffusée sur M6 d'avoir tenu des propos diffamatoires à son égard, à propos de supposés emplois fictifs. Plus détails.
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Il n’a pas apprécié la comparaison. Bertrand Delanoë, le maire de Paris a attaqué mardi en diffamation le magazine Capital. L’élu reproche en effet à l’émission de l’avoir accusé d’être "pire que Chirac" en matière "d’emplois fictifs". En octobre 2010, le magazine diffusé sur la chaîne M6 avait écrit que le maire socialiste de la capitale finançait le syndicat CGT avec les deniers des contribuables, à l’instar de ce qu’avait fait Jacques Chirac pour le RPR dans l’affaire dite des emplois fictifs de la mairie de Paris. Ce dernier a d’ailleurs été condamné à deux ans de prison avec sursis en 2011.

Capital assurait également que le maire de la capitale avait salarié "une bonne trentaine de permanents planqués dans l’une des mutuelles de la ville, la MXVPAP", depuis sa victoire aux élections de 2001. Et alors que le montant de ces emplois approchait les 10 millions d’euros, l’un des journalistes de  l’émission avait écrit sur le site de Capital que Bertrand Delanoë était pire que Jacques Chirac, lequel avait remboursé plus de 2 millions d’euros à Paris.

Le journaliste est-il allé trop loin dans son "raccourci" ?
"Cela n’a rien à voir !", a protesté l’avocat de l’élu, Me Emmanuel Tordjman, avant de souligner que les agents affectés à la mutuelle étaient des "correspondants sociaux" qui exerçaient une "fonction municipale" et donc, en aucun cas des "emplois fictifs". Le journaliste de Capital maintient pourtant que Bertrand Delanoë "a utilisé l’argent public hors des clous de la légalité". Selon lui, il a même "acheté la paix sociale". Fort de ce qu’il avance, le journaliste a également estimé que la suppression de ces portes ordonnée par le maire de Paris était "une reconnaissance de son travail".

La représentante du parquet a, quant à elle, considéré qu'il était allé trop loin dans le "raccourci" l'ayant amené à laisser entendre que le maire était passible de correctionnelle. Selon elle, l'argument de la bonne foi est "difficile à retenir". Suite à l’action en justice entamé par Bertrand Delanoë, le tribunal correctionnel de Paris rendra sa décision le 16 avril prochain.