Emmanuel Macron : sa réponse à la crise de la réforme des retraites

Publié par Marine Lannot
le 20/04/2023
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Ce mercredi 19 avril 2023, Emmanuel Macron était en déplacement à Muttersholtz en Alsace. Dans l’avion, le chef de l’Etat a précisé sa position sur la réforme des retraites, vis-à-vis de la contestation populaire mais aussi sa décision concernant Elisabeth Borne. Explications.

Quelques jours après son allocution télévisée présentant les nouveaux grands chantiers du quinquennat, Emmanuel Macron a repris les déplacements sur le terrain. Le président de la République était, ce mercredi 19 avril 2023, à Muttersholtz pour visiter l'entreprise Mathis, travaillant à la conception de bâtiments pour les Jeux olympiques 2024.

Dans l’avion qui l'emmenait en Alsace, le chef de l’Etat s’est confié à nos confères du Bien Public. Selon le président, alors que la réforme des retraites est encore dans tous les esprits, il faut se projeter dans trois grands chantiers : le travail, la justice et l'ordre républicain, et le progrès pour mieux vivre. "C’est une relance après une crise sociale et des désaccords. Il faut pouvoir repartir."

Hors de question, donc, de revenir sur la réforme des retraites. "Décaler l’âge de la retraite c’est travailler plus et produire plus de richesse pour le pays. C’est un effort pour chacun c’est vrai, et j’en ai conscience, mais c’est utile collectivement", expliquait Emmanuel Macron à nos confères du Bien Public.

Si changer le texte sur les retraites n’est pas à l’ordre du jour, le compléter apparait comme la solution : "Ma responsabilité n’est pas de dire : ‘je vous ai entendu et je ne vais rien faire’. […] C’est pour cela que le texte a bougé et qu’on va le compléter avec le pacte de la vie au travail."

Réforme des retraites : compléter le texte par le pacte de la vie au travail

Concrètement en quoi consistera ce complément à la réforme ? "Le gouvernement reprendra l’accord qu’ils ont fait sur le partage de la valeur. On concertera ensuite un projet de loi sur le plein emploi permettant de mieux insérer dans l’emploi les personnes qui en sont aujourd’hui éloignés. […] Ensuite, je proposerai de bâtir ensemble un agenda social et un programme sur tous les grands sujets du travail", rapporte Le Bien Public.

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Alors que ce lundi 24 avril 2023 marquera le premier anniversaire de ce second quinquennat, Emmanuel Macron ne prétend pas refaire l’histoire. "On ne refait pas l’histoire, on la fait. […] Est-ce qu’il y a des erreurs qui ont été faites ? Oui. Est-ce que le pays est sous forte tension ? Oui."

Comment le président de la République souhaite-t-il répondre à la contestation ? Que pense-t-il des accusations de mépris ? Que compte-t-il faire à propos de la baisse du pouvoir d’achat et du devenir de sa Première ministre Elisabeth Borne ? Découvrez-le dans notre diaporama.

La question de la colère populaire

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"J’ai indiqué moi-même dans mon allocution aux Français avoir conscience que la réforme n’était pas bien acceptée, c’est ma responsabilité d’agir pour le bien du pays. Je vis dans ce pays et je me bats pour lui ! […] Donc, je mesure les colères. Il y aura des manifestations et des concerts de casseroles. Mais ma responsabilité n’est pas de dire : ‘je vous ai entendu et je ne vais rien faire’. C’est d’aller au contact, d’expliquer et de corriger", a-t-il déclaré à nos confères du Bien Public.

La question de "son mépris"

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©Blondet Eliot/ABACA

"Je ne méprise personne et je dis toujours la vérité aux français. Ceux qui sont méprisants sont ceux qui ne disent pas la vérité. Qui aujourd’hui est respectueux ? Ceux qui à l’Assemblée nationale font le brouhaha quand la Première ministre vient s’exprimer ? Je n’ai jamais empêché les gens de parler, d’exprimer les oppositions, de manifester", affirmait le chef de l’Etat au Bien Public.

La question du pouvoir d’achat

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Pour régler les problèmes de pouvoir d’achat, il faut "d’abord créer de l’emploi, en rendant les carrières salariales plus attractives, en formant davantage, nous avons tous un rôle à jouer, entreprises, syndicats, Etat, collectivités. Le sujet des carrières se règlera si on s’y met tous, collectivement."

La question de la Première ministre Elisabeth Borne

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©Lafargue Raphael/ABACA

Emmanuel Macron a accepté de revenir sur sa volonté de conserver Elisabeth Borne au poste de Première ministre pour Le Bien Public. "Elisabeth Borne est celle que j’ai choisie après les législatives. Elle a la difficulté politique d’une majorité relative. Elle a su mener à bien de nombreux textes. Le pays avance depuis un an. Nous n’avons pas été arrêtés par cette majorité relative. Le seul texte difficile a été les retraites. […] Elle travaille avec son gouvernement et présentera le détail la semaine prochaine."

La question de la démocratie

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paris, france  french and european union flags in the wind in front of national assembly
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"Nos citoyens veulent être plus associés aux décisions. Le paradoxe, c’est que ceux qui vont de moins en moins voter veulent participer aux décisions. Beaucoup d’élus de terrain le savent : ils organisent des référendums locaux sans qu’il y ait beaucoup de participation. J’ai essayé de faire vivre la démocratie depuis que je suis élu : j’ai fait le grand débat, la convention citoyenne sur le climat, celle sur la fin de vie. Je revendique d’essayer et de recommencer", répondait Emmanuel Macron à nos confrères du Bien Public.

Le président a toutefois voulu alarmer sur "une intoxication de la part des extrêmes. Il y a une Assemblée où sont rentrés en nombre la France insoumise et le Rassemblement national dont l’histoire politique est non républicaine. Toute la journée en stéréo, ils répètent que les institutions ne sont pas légitimes. […] Quand on est élu, on est légitime. La légitimité s’inscrit dans un cadre constitutionnel. On ne peut pas avoir, dans un pays démocratique, un procès en légitimité quand les gens élus respectent le cadre légal."

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